Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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Ou bien, l'Afrique était-elle unie à l'Europe, et les Celtes
purent-ils se rendre de la seconde dans la première de
ces conirées à pied sec (1;? — Nous ne saurions évi-
demment le dire. M.iis de quelque manière qu'elle se soit
opérée, nous croyons à l'irruption des Celles en Afrique,
et nous croyons aussi qu'elle a été nombreuse et com-
plèle, c'esi-à-dire que les guerriers de la nation ont
amené avec eux leurs femmes et leurs enfants, comme
nous le voyons d'ailleurs dans toutes les migrations anti-
ques

Si l'on veut bien nous concéder ce fait, nous ne voyons
plus rien qui s'oppose à ce qu'on rapporte la construc-
tion des tombeaux en question à ces anciens occupants du
sol.

Éludions un peu, maintenant, ce que disent tous les his-
toriens de ce peuple voyageur, et comparons les rensei-
gnements qu'ils donnent avec ce que les auteurs anciens
nous apprennent des premiers habitants connus de l'Afri-
que du Nord.

En Suède et en Norwége, qui forment, ensemble, la
presqu'île nommée anciennement Scandinavie (2), on voit

(1) Il ne faut pas perdre «le vue que trente-quatre siècles à peu près
nous séparmi de cette migration, et que, si l'on en croit plusieurs au-
teurs, le dr troit aurait été ouvert à la suite d'une grande catastrophe
(tremblement de terre ou pression des mers intérieures) qui ne remon-
terait pas à une aussi haute antiquité. — On sait que la fable attribue
son ouverture à Hercule lequel? voir, plus loin, une note relative à ce
héros). M. Davezac (Hist. et Descript. de l'Afrique) et d'autres, pensent
aussi qu'il fut un temps où l'rurope tenait à l'Afrique, non-seulement
par ce détroit, mais par plusieurs autres points, entre autres, par le cap
Boco et le cap Farina.

(2) On croit que Gomer, le père des Celtes, le fut aussi, par un de ses
fils, des Cimbres, Ciminériens, Scandinaves, etc., qui, tous, n'étaieat que
des tribus diverses d'une race commune. — Au dire de Clavier (Germ.