Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

de monuments celtiques. — On sait également qu'on
trouve particulièrement ceux de ces monuments qu'on
appelle cromlech (cercles de pierres), non-seulemenl en
France, en Suède et en Noiwége, mais aussi en Espagne,
en Portugal, etc. — On dit même qu'on en a découvert
en Amérique et dans l'Inde.

Pourquoi donc ne pas attribuer aux Celtes, en Afrique,
ce qui est incontestablement leur œuvre partout ailleurs?

Les preuves manquent, d!ra-t-on; leur irruption en
Afrique est hypothétique; elle ne s'appuie sur rien.

N'est-ce pas déjà une preuve probante que celle simi-
litude de sépultures ?

Mais voyons si nous n'en trouverons pas d'autres, au
moins dans l'ordre moral.

Tous les auteurs que nous avons cités précédemment
sont unanimes, — qu'ils étudient les Celtes en Suède, en
Norwége, dans les Gaules, en Espagne, etc., — pour
leur reconnaître les mêmes mœurs, la même manière de
vivre que les historiens anciens donnent aux peuplades
qu'ils nomment Libyens, Gélules, Numides, dont ils ne
peuvent pas indiquer l'origine. — Ainsi, on nous les
dépeint, en Europe, habitant des cabanes très-peu spa-
cieuses, dont le toit formait une demi-sphère; se vêtant
de peaux, vivant du produit de leurs chasses souvent sans
le faire cuire, adorant le soleil et la lune; suivant, —
beaucoup au moins, — les rites druidiques, offrant des
sacrifices humains à leurs terribles divinités, ayant un
grand amour de l'indépendance et une très-curieuse
faculté d'expansion, encouragée par une grande force de
vitalité.