Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

gens, ce ne dut pas être comme fuyards, mais comme
volonlaires seulement, les Hébreux ne les ayant jamais
complètement vaincus.

Ce fut sous le règne des pharaons de la xxie dynastie,
qu'eut très-probablement lieu leur départ d'Egypte pour
l'ouest. Cette dynastie, originaire de Tanis, n'a pas laissé
beaucoup de traces dans l'histoire; on prétend que les
souverains qu'elle donna au pays furent incapables (1).
Les possessions du peuple de Dieu touchaient aux fron-
tières égyptiennes ; il se pourrait donc bien que la
crainte de mécontenter leurs anciens esclaves, devenus
une nation riche, puissante, guerrière et leur alliée, eût
engagé les Égyptiens à chasser de leur pays ceux qui s'y
étaient réfugiés pour échapper aux Israélites. Qui sait
même si ceux-ci n'ont pas imposé au faible pharaon
régnant, comme condition de bon voisinage et de paix,
l'éloignement de gens leurs ennemis mortels, dont la
présence auprès d'eux pouvait leur donner des craintes
d'incursions et de pillage?

— Ici, nous placerons, non une troisième irruption de
peuple, mais le passage, dans l'Afrique du Nord, d'une
armée, celle d'Hercule, composée, à ce qu'on croit, de
Mèdes, de Perses et d'Arméniens, refluant de l'Ibérie. —
Pour fixer, au moins approximativement, l'époque de cet
événement, il faudrait connaître de quel Hercule les au-
teurs qui avancent le fait veulent parler. — On sait, en
effet, qu'on a confondu sous le même nom plusieurs

(1) M. Champollion-Figeac, Egypte ancienne, p. 358. — On n'a pu re-
trouver les noms que des deux premiers souverains qu'elle a donnés à
l'Egypte.