Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

DOI Artikel:
Villot, ...: Études algériennes
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0375
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
énergie sans égale. Presque toujours, de pauvres enfants,
des femmes, des vieillards sont victimes de ces tourmen-
tes imprévues; mais la mort est chose si ordinaire, si
naturelle, dans cette vie de luttes et de dangers conti-
nuels, qu'on oublie vite ceux qui s'en vont.

L'homme se réserve tout ce qui n'est pas du domaine
de la tente; c'est lui qui hiboure, qui moissonne, qui
dépique le grain et l'ensilole. Il tond les brebis, surveille
les troupeaux, chasse, monte à cheval, fait la guerre, va
aux corvées, rend des visites à ses amis et court les
marchés.

La nui', l'homme se couche lard, la tête tournée vers
le troupeau, le pistolet ou le lu bit près de lui; au moin-
dre bruit, il se lèvo, c'est un voleur, c'est un chacal,
c'est un amoureux. Des chiens au poil fauve, aux dents
aiguës, l'assistent dans sa veille ; à l'intensité, aux in-
flexions de leurs aboiements, l'indigène sait reconnaître
s'il s'agit d'une bête fauve, d'un passant éloigné, d'un ou
de plusieurs voleurs.

La nuit n'est qu'une veille; aussi, pour en diminuer
la longueur, prolonge-l-il la soirée aussi longtemps que
faire se peut.

Quand l'aube a blanchi les crêtes à l'horizon; quand
les objets ont déjà la forme indécise que leur donnent
la brume du malin, alors le maître de la lente s'endort
et repose, tandis que les femmes se lèvent et préparent
les galettes du malin, et que les bergers emmènent les
troupeaux.

Le troupeau ne pari pas sans être compté avec soin
par la ménagère, et si une brebis a disparu, c'est un
malheur dont ne se consolera pas facilement ce pauvre
 
Annotationen