Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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matières, mais dès maintenant, nous pouvons dire que
la coutume kabile, comme la loi musulmane, confond les
pouvoirs politiques et judiciaires, et que si l'Arabe est
profondément religieux, le Berbère est voué à la supers-
tition la plus inintelligente.

Deux opinions sont émises sur l'origine des Berbères.
Les uns pensent qu'ils représentent un peuple autochthone
installé de temps immémorial dans les montagnes ; d'au-
tres, croient que c'est un mélange des races diverses qui
ont dominé tour-à-tour l'Afrique septentrionale, et qui,
aux jours de malheur, seraient allées se retrancher sur la
cime des montagnes.

Pour nous, nous pensons que les différences que l'on
a voulu voir entre les Arabes et les Berbères ne sont pas
aussi profondes que des théories abstraite?, conçues par
amour des systèmes, voudraient nous les montrer. En Ions
pays, l'on remarque ces dissemblances qu'impose la
nature du sol, le climat, l'altitude, la production. Ces dis-
semblances, la rapidité des communications et la fusion
des intérêts parviennent seules à les effacer.

11 nous paraît inutile de nous livrer à des comparai-
sons fantaisistes qui doivent amener fatalement à celle
conclusion, que les deux races sont également déchues,
également gangrenées au point de vue moral, et que
toutes les deux repoussent avec une égale énergie les
changements que nous voulons opérer chez elles.

L'Arabe et le Berbère, comme tous les peuples conquis,
ne croient pas à la bonté; ils ne sont accessibles qu'à la
crainte.

Les Arabes, au nom de la religion, nous repoussent;
les Kabiles nous feraient la guerre, et une guerre achar-