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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Villot, ...: Études algériennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0388

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— 368 —

unes deviennent jalouses, capricieuses, exigeantes; d'au-
tres, indolentes, paresseuses, mélancoliques.

En cet éiat, la femme exige des soins délicats et une
certaine indulgence. Si grossier que soit l'homme de la
tenle, il le comprend bien; mais la vie est dure, La ré-
colle n'a pas élé bonne, et le ménage ne peut vivre qu'à
la condilion de travailler. La femme redoublera donc
d'énergie. Si son élat n*e lui permet pas d'aller au bois,
à l'eau, d'aider à la moisson, elc., le métier à laine ne
chômera plus, les haïks, les burnous, les felidj sortiront
de ses mains agiles, comme par enchantement.

L'alimentation reste à peu près la même : du kous-
koussou sans viande, fait avec du beurre rance et de
l'eau, du lait, et, quelquefois, des dattes.

La viande est rare sous la lente. Il faut une occasion
bien extraordinaire pour que le mari se décide à tuer
une de ses bêtes. La femme n'oserait jamais prendre sur
elle une résolution aussi énorme.

On raconte à ce sujet l'anecdote suivante :

Deux spahis en mission avisent une tente et deman-
dent à y passer la forte chaleur : le maître de la tenle,
pauvre, et de plus avare, gémit de l'honneur qui lui est
fait.

Cependant, il installe ses hôtes inattendus dans sa tenle,
partagée en deux compartiments à l'aide d'un haïk placé
entre les montants.

Derrière le haïk se tiennent les femmes. L'une d'elles
est enceinte et aurait grand besoin de manger un peu de
viande nouvelle, le mari, jusqu'à ce jour, ayant borné sa
mansuétude à extraire d'une vieille peau de bouc quel-
ques morceaux de viande salée.
 
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