Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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Les valeurs qui composent le don nuptial doivent êlre
des objets non impurs, connus, dont on puisse faire
usage et retirer un avantage matériel.

Le don nuptial ne peut être inférieur à un quart de
dinar ou pièce d'or (6 fr. 80); le montant doit en êlre
fixé le jour où l'union se contracte.

Si un individu dit à un autre : « Donne-moi la sœur
en mariage pour un don nupiiai de cent drachmes, et
je m'engage à le donner ma fille ou ma sœur, en ma-
riage, pour une somme de cent drachmes, » le mariage
est nul. C'est le mariage par çompcnsalion, lequel est
nul sous quelque forme qu'il soil contracté.

La loi permet de contracter le mariage sans préciser
de dot, et aussi en renvoyant à plus tard la fixation de
la dot. C'est contracter un mariage sans faire mention
du don marital, mais aussi sans exprimer : k Je le donne
uue telle; » car celte expression équivaudrait à : « Je te
donne une telle en mariage sans don nuptial; » celte
forme de mariage est dite par lefouïd, ou abandon.

Si la femme renonce à une partie du don nuptial, la
moitié par exemple, h la condition que le mari n'épou-
sera pas une nouvelle femme ou n'introduira pas de
concubines sous son toit, la promesse, faite en cette cir-
constance par le mari, n'est pas rigoureusement exécu-
toire.

La loi musulmane renferme beaucoup de dispositions
de ce genre, d'où découle une sorte de latitude pour le
bien, mais sans qu'une pénalité puisse affirmer, le cas
échéant, le droit du contractant lésé ; chaque fois qu'elle
lutte contre les passions des hommes,, cette loi devient
hésitante. C'est là un de ses caractères.