Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

DOI article:
Villot, ...: Études algériennes
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0440

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
— 420 —.

père, et tout ce monde, monté sur des muléls, riant et
chantant, se rend à la demeure du beau-père, traînant
à sa suite les moutons, la volaille, qui serviront au repas
des fiançailles.

Dès que le cortège est en vue, de joyeux you ! you !
se font entendre ; on court au-devant des arrivants, les
poulets sont égorgés, le beurre, la farine, les piments,
sont triturés, la cuisine indigène fait appel à toutes ses
ressources.

Durant ce temps, des mairones sont occupées à la toi-
lette de la tiancée, dont nous allons esquisser le portrait.

Elle n'a pas douze ans; ses bras sont grêles, ses seins
sont à peine indiqués par une pointe faiblement azurée,
et cependant, déjà sa démarche possède une grâce las-
cive ; son regard inquiet et vif, ses caresses, troublent
ceux qui naguère encore la traitaient en enfant.

Les Arabes, dans leur langage familier, disent que la
femme est nubile, quand elle commence à jouer avec le
miroir.

C'est une enfant encore, et cependant les chairs sont
pleines, l'œil provoquant et humide. Pour elle aussi, le
mariage est devenu une sauve-garde.

Connait-elle son fiancé ? Que lui importe, c'est un
homme.

Les deux époux se rencontreront, pour la première
fois peut-être, sur la couche nuptiale.

La toilette, cet art féminin dont les secrets n'ont ja-
mais été dévoilés tout entiers, emploie sous la tente,
comme partout, le rouge vermeil, le blanc de céruse et
le noir aux rellets bleuâtres.

Les dignes matrones accomplissent ce soin en riant et
 
Annotationen