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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Villot, ...: Études algériennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0466

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— 446 —

heures, sont transportés à vingt-cinq, trente lieues, et le
propriétaire court grand risque de ne plus jamais les
revoir, à moins qu'un beschaar, porteur de bonnes nou-
velles, ne vienne à son secours.

La beschaar est la gendarmerie de ces sociétés primi-
tives et barbares.

Un vol est-il commis ? le propriétaire annonce qu'il
offrira cent, deux cenls francs, selon la valeur de l'objet,
à celui qui le mettra sur la trace des voleurs. Cet appel
ne tarde pas à être entendu. A la condition de rester
inconnu, le beschâar fait connaître tous les incidents du
vol et indique le lieu où l'on découvrira le cheval, le mu-
let, les peaux des moutons, le grain volé, etc., etc.

Le beschaar, le' plus souvent, n'est autre' qu'un des
voleurs qui trahit ses compères.

Le vol, la trahison, le mensonge, sont tellement fami-
liers aux indigènes, qu'ils vont jusqu'à se trahir entre
complice et même entre proches parents.

Les enfants volent leurs pères, les femmes se volent
entre elles ; dans la même lente, le mari vole sa femme,
et lorsque les officiers des affaires arabes tentent des en-
quêtes et citent devant eux les parents, les voisins, les
amis, rien de plus extravagant, de plus mensonger, que
les témoignages qui sont produits.

A tous ces défauts, l'indigène joint encore celui d'être
querelleur, emporté, vindicatif. Ces hommes à la démar-
che grave, au regard calme, sont d'une vivacité extrême.
Le prétexte le plus futile, le plus léger en apparence,
entraîne le père, la mère et les enfants à des rixes san-
glantes, qui deviennent l'occasion de haines que rien ne
peut apaiser.
 
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