Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

DOI Artikel:
Villot, ...: Études algériennes
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0478

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— 458 —

excentrique, c'est-à-dire celle qui est contraire à ce que
veut la Sunna, et par laquelle un mari répudie sa femme
par trois ou une seule formule.

La répudiation ne donne pas'droit au don compensa-
toire.

La répudiation, pour les indigènes et les magistrats
musulmans, se transforme toujours en divorce khellahi,
c'est-à-dire divorce par lequel la femme rachète sa liberté.
C'est une grande injustice, dont nous allons faire com-
prendre l'origine et la portée morale.

Le mariage, avons-nous dit, est, chez les musulmans,
assimilé à uue vente : la dot nuptiale, au lieu d'être un
don volontaire, est considérée comme un prix de vente.
Le mari qui rend l'objet acheté par lui, se croit en droit
de réclamer l'argent qu'il avait donné en échange.

Telles étaient les mœurs antiques des Bédouins et des
autochtones, telles sont aujourd'hui encore les mœurs
des Kabiles et des Chaouïas.

Les légistes musulmans, n'osant s'appuyer sur le texte
sacré pour réagir contre une coutume qui favorise l'é-
goïsme et la dureté native de l'homme, se sont plus à
confondre la répudiation parfaite avec le divorce.

Les conséquences de cette législation sont faciles à dé-
duire : la femme devenue vieille, celle qu'un caprice,
des soupçons injustes, un mouvement de jalousie, une
maladie, etc., etc., ont rendue odiense au mari, est sans
pitié mise hors de chez elle, et est toujours sensée se
racheter de son propre gré. Grâce à une supercherie
juridique, la répudiation parfaite, qui ne donne pas droit
au don compensatoire, est remplacée par le divorce khel-
lahi, qui est tout à l'avantage du mari, puisque le don
 
Annotationen