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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Villot, ...: Études algériennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0481

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môme elle accomplirait loule son existence auprès d'un
mari sans être divorcée. La dot est, en pays kabile, un
prix de vente. Il n'y a pas un kadi qui oserait contrain-
dre un père à remettre celte dot à la fille mariée, et si
l'on voulait entrer résolument dans la voie de la réhabi-
litation de la femme, les Kabiles reprendraient les longs
fusils et s'insurgeraient.

Nous verrons, au chapitre des successions, que la
coutume kabile ou berbère poursuit la femme jusqu'au
bout, et anéantit en elle tout espoir de rédemption sociale,
en lui déniant formellement le droit de propriété.

La coutume contre laquelle s'éleva le Prophète, dans le
chapitre la Plaideuse, et qui consistait à répudier l'é-
pouse sans que le divorce fût prononcé; qui mettait la
femme hors la loi et la laissait tout à la fois non mariée
et non divorcée, est encore en vigueur chez les Berbères
du nord, surtout chez les Kabiles.

Nos kadis n'osent point attaquer celle coutume, à la-
quelle se montrent fort attachées ces peuplades grossiè-
res, et supportent patiemment cette iniquité. Elle a
"contre elle cependant le droit, la raison naturelle et la
loi musulmane elle-même. On ne retrouve plus de traces
de cette coutume chez les Arabes des plaines.

Quelques rares indigènes se conforment aux disposi-
tions du texte sacré, et abandonnent le montant de la
dot à leurs épouses divorcées.

On le voit, tout ce que le Prophète a voulu faire pour
la rédemption de la femme, est demeuré lettre morte. 11
en a été de même chaque fois que le Prophète, voulant
opérer une réforme morale, a essayé de lutter avec les
passions.
 
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