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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Villot, ...: Études algériennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0487
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ii, l'assassin n'a-t-il point frappé avec la pointe de son
arme, et terminé d'un seul coup son horrible attentat? »

Ce fait n'avait rien d'extraordinaire, pourtant.

Ce genre de mort est infligé aux femmes adultères par
le marî outrage. Celui-ci, armé d'un couteau, terrasse sa
femme et lui disant : « Tu as été souillée ici par un bai-
ser, là par un attouchement, ici la main du séducteur
s'est posée, > il promène la lame du fer inhumain sur
tout le corps de la victime ; une lutte suprême s'engage;
la femme pousse des cris déchirants, puis elle s'affaisse, et
l'homme, ivre de sang, continue son œuvre de vengeance
jusqu'à ce que lui-même, éperdu, couvert de sang, prenne
la fuite, laissant la femme, respirant encore, mourir au
milieu de souffrances indescriptibles.

Quelques années après, le meurtrier revient dans sa
tribu sans crainte d'être inquiété par les siens, qui se
garderaient bien de le dénoncer à l'autorité française.

Ces actes de cruauté inouïe sont-ils une sauve-garde
pour l'honneur du mari ? Hélas ! non. L'adultère est
journalier, tout y invile la femme : l'injuste oppression
qu'elle subit, les recherches dont elle est l'objet, l'ab-
sence de toute pudeur. Elle-même n'est pas moins ardente
à se venger d'un mari ou d'un amant infidèle. Si elle ne
peut tuer au grand jour, elle connaît les poisons lents qui
terrassent l'homme le plus vigoureux, et en font un enfant
quand ils ne le conduisent [tas au tombeau.

Mais ce que désire la femme indigène pour jouir plei-
nement de sa liberté, c'est le divorce.

Deux ou trois années de beauté ou de licence lui font
oublier lous les maux passés et à venir.
 
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