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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

DOI article:
Villot, ...: Études algériennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0511

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— 491 —

Les indigènes prennent le deuil en se couvrant de vêle-
ments usés et même déchirés, en se meltant une corde
d'alpha autour de la têle, en meltant de la terre sur
leurs cheveux et leur visage.

L'indigène ne porte pas le deuil des femmes ou des
enfants.

Le deuil est toujours accompagné de jeûnes et de
prières.

Dans le cas où la personne que l'on pleure a succombé
dans une lutte, un guet-apens, un combat, les hommes
de sa famille laissent pousser leurs chevéux, en faisant
le serment de ne les couper qu'après avoir satisfait à sa
vengeance.

Us recueillent la balle meurtrière, le poignard, qui ont
servi à commettre le crime; ils enterrent soigneusement
sous la terre un morceau d'os, et ces objets passent de
génération en génération, jusqu'à ce qu'une vengeance
éclatante ait satisfait leur cœur plein de haine.

Ces coutumes de vendetta sont surloul chères aux mon-
tagnards, aux Kabiles et aux Ghaouïa. C'est là qu'on
trouve ces villages, ces méditas, divisés en autant de
camps qu'il y a de maisons. Chaque groupe suspecte le
groupe voisin. Ils détestent ceux-ci, parce qu'ils .ont
épousé la femme de l'un d'eux ; ceux-là, parce que, dans
une rixe, ils ont eu l'avantage. Chaque famille a la mort
de l'un des siens à venger. Ils ne se réunissent, ne se
concertent, que pour avoir l'occasion de faire éclater
leurs discussions éternelles. Les admirateurs des mœurs
kabiles n'ont point vu fonctionner les djemaa ; sans
cela, ils seraient dégoûtés à tout jamais du gouvernement
populaire.
 
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