Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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incessible el indivisible, constitué en faveur des héri-
tiers mâles, au détriment des femmes. C'est ce qu'on
nomme, en droit, l'immobilisation.

En voici un exemple. Un père possède plusieurs jar-
dins de palmiers, une maison el diverses terres de la-
bours. Ses enfants sont au nombre de six : deux garçons
et quatre filles. Avant de mourir, ce père fait rédiger, par
le kacli, un acte d'immobilisation, et remplit les diverses
clauses qui rendent valable celte immobilisai ion ; puis il
achève sa carrière el meurt.

A sa mort, les deux garçons deviennent propriétaires
du fonds commun, à charge pour eux de subvenir à l'ali-
mentation et au vêlement des filles non mariées. La pro-
priété du fonds et la libre disposition de l'usufruit pas-
seront ensuite à leur descendance mâle, à l'exclusion de
celle des filles. Ainsi, par le fait du mariage, la femme
est considérée comme ne faisant plus partie du groupe
qui lui a donné naissance, et, d'autre pari, la famille
dans laquelle elle est entrée, la reçoit comme une ser-
vante et peut la contraindre à se racheter parle divorce
khellahi, tel que nous l'avons défini au chapitre vi. Où
trouver une loi plus cruelle et plus injuste?

La législation sur le habbous particulier favorise les
deux tendances dominantes du caraclère des indigènes :
l'esprit d'isolement et la volonté fermement arrêtée de
maintenir l'esclavage domestique de la femme.

On le voit donc : plus on étudie de près cette question
indigène, si confuse, et plus vite disparait cette préten-
due facilité d'assimilation que l'on attribue aux Kabiles
et à la race berbère en général.

Ce que nous avons dit au sujet du mariage, du di-