Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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Les villages du grand Atlas prennent, dans les provin-
ces d'Alger et d'Oran, le nom de Kçours, d'où est venu le
nom de région des kçours donné â la chaîne de partage
des hauts plateaux et du Sahara.

Chaque kçour est bâti près d'une source et presque tou-
jours clans le lit d'une rivière.

S'il n'y a pas de source, l'eau des puits est amenée à
la surface du sol à l'aide d'un système ingénieux qui
consiste à plonger dans la nappe d'eau, de façon à la
rempli!-, une peau de bouc munie, à la partie inférieure,
d'un tuyau en cuir long de soixante centimètres. On
l'élève ensuite à un mètre au-dessus du sol à l'aide d'une
poulie. L'orifice du tuyau et celui de la peau de bouc
sont maintenus sur le môme plan durant tout le trajet.
Lorsque l'appareil est arrivé à la hauteur voulue, on
laisse retomber le tuyau. L'eau s'échappe et tombe dans
un bassin conligu.

L'équipage des puits est disposé, selon les localités, de
manière à recevoir un attelage de bêtes de somme, àne
ou chameau.

Les cultures sont peu étendues et peu productives. Ou-
tre les arbres fruitiers, pêchers, vignes, abricotiers,
figuiers, le sol est planté en orge, mais dans un rayon
excessivement restreint. Après la récolte d'orge, le sol
reçoit la graine de crucifères qui donnent des fruits de sep-
tembre à octobre. Toute l'année, un ou plusieurs carrés
de jardins sont plantés en navets et carottes. Les légu-
mes forment la base de l'alimentation des kçouriens, qui
sont plutôt des commerçants que des cultivateurs. Dans
les kçours qui sont situés au pied du versant sud de
l'Atlas et à l'abri des vents du Nord, on cultive le palmier.