Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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de vingt jours de suite, tandis que, dans le Tell, un bon
fellah laboure pendant trois mois. Ils commencent leurs
labours aux premières pluies d'automne, c'est-à-dire vers
la fin de septembre, et si l'année est normale, ils doivent
moissonner au commencement de mai.

Les indigènes du Ilodna se sont ingéniés à détourner
à leur profit une partie des eaux pluviales qui vont se
perdre dans le Choit. Voici comment ils construisent
leurs barrages.

Ils choisissent, autant que possible, un endroit où la
rivière fait un coude. Le canal d'écoulement est tracé
presque suivant le prolongement d'une des rives.

Ils agglomèrent du bois sur la rive droite et sur la rive
gauche de la rivière. Si le bois est à portée du lieu où
l'on travaille, ce sont les femmes qui vont le couper et
l'apportent sur leur dos ; dans le cas contraire, les cha-
meaux de la tribu sont employés à le transporter. Lorsque
le bois est en quantité suffisante, on désigne un certain
nombre d'hommes chargés de connaître les endroits où
se trouve la terre glaise. Quand on l'a trouvée, on pioche
celte terre, on la détrempe après l'avoir pulvérisée et on
la pétrit avec les pieds. On place alors le bois dans la ri-
vière. On en met une énorme couche dans le fond en
ayant soin de placer le gros bout des branches en aval ;
après avoir placé celle couche, on la couvre d'une autre
de genêls ou de jujubier sauvage dont on a eu soin de
faire une grande provision à l'avance.

L'argile est pétrie en boules d'un poids énorme que
l'on place sur le dos des plus vigoureux d'entre les tra-
vailleurs. Ceux-ci, pour soutenir la charge, la retiennent
en croisant leurs mains. Ces charges sont tellement for-