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« Le cheikh de la Medjana esl cherif d'une famille
ancienne. Ces Arabes sont riches et très-bien vêtus; ils
ont de très-beaux chevaux et d'immenses troupeaux; ils
rappellent l'idée des premiers âges du monde. Leur cou-
rage et le voisinage des montagnes les ont sauves de la
servitude. Ils ont détruit les forteresses que les Turcs
avaient établies dans leur voisinage. Ils l'ont payer les
Arabes des montagnes voisines, et leur commandent en
souverains; mais ils ne payent rien à personne. Le pays
se nomme Medjana el la nation Mokaïna (Mokrania). Le
cheikh se nomme Bou-Rennan : l'année dernière, il était
en guerre avec Alger, el enlevait des bestiaux sur le ter-
ritoire de Constantine. Il faisait aussi la guerre à un autre
cheikh, son parent, qui se nomme Bengendousse (Ben-
el-Guendouz). »
Bou-Rennan laissa après lui cinq enfants : Ahmed,
Ali, Abd-Allah, Bou-Zid et El-Ouennour'i. Leur oncle,
Si-el-IIadj-ben-bou-Zid, les recueillit et les éleva. Ces . jeu-
nes gens avaient une conduite tellement désordonnée, el
maltraitaient si fort les populations auxquelles ils étaient
à charge, que leur tùteur se vit obligé de les chasser de
son habitation. Ils s'en allèrent en Kabilie, où ils se livrè-
rent à toutes sortes de brigandages, coupant les routes,
pillant les maisons isolées et détroussant les voyageurs.
El-Iladj-ben-bou-Zid, craignant les entreprises de ses
neveux récalcitrants, fut souvent forcé de se mettre lui-
môme à la tête des Ilachem pour escorter les détache-
ments turcs et les convois d'argent de l'impôt de la pro-
vince. Revenant un jour d'une course semblable, il les
rencontra auprès du village de Bou-Djelil, chez les Beni-
Abbas. L'un d'eux, Bou-Zid, plus mauvaise tète que les
« Le cheikh de la Medjana esl cherif d'une famille
ancienne. Ces Arabes sont riches et très-bien vêtus; ils
ont de très-beaux chevaux et d'immenses troupeaux; ils
rappellent l'idée des premiers âges du monde. Leur cou-
rage et le voisinage des montagnes les ont sauves de la
servitude. Ils ont détruit les forteresses que les Turcs
avaient établies dans leur voisinage. Ils l'ont payer les
Arabes des montagnes voisines, et leur commandent en
souverains; mais ils ne payent rien à personne. Le pays
se nomme Medjana el la nation Mokaïna (Mokrania). Le
cheikh se nomme Bou-Rennan : l'année dernière, il était
en guerre avec Alger, el enlevait des bestiaux sur le ter-
ritoire de Constantine. Il faisait aussi la guerre à un autre
cheikh, son parent, qui se nomme Bengendousse (Ben-
el-Guendouz). »
Bou-Rennan laissa après lui cinq enfants : Ahmed,
Ali, Abd-Allah, Bou-Zid et El-Ouennour'i. Leur oncle,
Si-el-IIadj-ben-bou-Zid, les recueillit et les éleva. Ces . jeu-
nes gens avaient une conduite tellement désordonnée, el
maltraitaient si fort les populations auxquelles ils étaient
à charge, que leur tùteur se vit obligé de les chasser de
son habitation. Ils s'en allèrent en Kabilie, où ils se livrè-
rent à toutes sortes de brigandages, coupant les routes,
pillant les maisons isolées et détroussant les voyageurs.
El-Iladj-ben-bou-Zid, craignant les entreprises de ses
neveux récalcitrants, fut souvent forcé de se mettre lui-
môme à la tête des Ilachem pour escorter les détache-
ments turcs et les convois d'argent de l'impôt de la pro-
vince. Revenant un jour d'une course semblable, il les
rencontra auprès du village de Bou-Djelil, chez les Beni-
Abbas. L'un d'eux, Bou-Zid, plus mauvaise tète que les