Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,6=16.1873-1874 (1874))

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Ainsi, d'après Procope (1), lorsque les Juifs, sous la
conduite de Josué, quittèrent l'Egypte pour s'emparer de
la Palestine, ils expulsèrent complètement les nombreuses
peuplades qui occupaient la région maritime depuis Sidon
jusqu'aux frontières de l'Egypte. Parmi ces tribus dépos-
sédées, se trouvaient les Gergéséens, les Jabuséens et d'au-
tres. Le nombre de ces Chananéens ainsi chassés de leur
pays était si considérable, qu'ils se trouvèrent trop à
l'étroit en Egypte, où la population était déjà très-dense.
Ils se dirigèrent sur l'Afrique, et occupèrent ce pays jus-
qu'à Cadix.

Les Gergéséens de Procope, nous les retrouvons dans
lbn-Khaldoun qui dit (2) : « Les Berbères sont les enfants
« de Chanaan, fils de Cham, fils de Noé. Leur aïeul se
« nommait Mazigh, leurs frères étaient les Gergésiens ;
« les Philistins étaient leurs parents, s

Les Gergéséens soutinrent les Philistins dans leurs
guerres contre les Israélites, et ce fut probablement
après leur défaite qu'ils se dirigèrent sur l'Afrique (3).

Voici d'abord une première émigration qui, par son
nombre, peut être comparée à celle des Arabes du
onzième siècle, et nous savons quelles traces ceux-ci ont
laissée. Elle fut plus tard suivie par celle des Phéniciens
qui accompagnèrent Didon et fondèrent Cartilage.

Une tradition, qui doit être d'origine grecque, parle
d'un Hercule phénicien, tyrien ou indien, qui aurait
amené des populations de provenance aryenne dans l'A-

(1) Procope, Guerre des Vandales, II, 10.

(2) lbn-Khaldoun, Histoire des Berbères, I, p. 184.

(3) Suivant Bekri, les Berbères qui habitaient ia Syrie en furent chas-
sés par les Israélites, après la mort de Goliath.