Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique du Département de Constantine (Sér. 3,8=29.1894(1895))

facilement avec celle de la Sagesse, issue du cerveau
du Jupiter grec. Comme Junon, qui tenait de si près
au même dieu, elle participa à son culte et reçut les
honneurs qui lui étaieni rendus dans sa demeure,
c'est-à-dire dans son temple.

•Nous avons vu, en effet, qu'elle participait à Yepu-
lum Jovis ou lectisterne et à la pompa des ludi romani
où son image était à coté de celles de Jupiter et de
Junon.

Comme à cette dernière divinité, les magistrats,
assistés des pontifes et des augures, et avec le céré-
monial que nous avons décrit plus haut, lui sacri-
fiaient, en avant du Capitole, un taureau ou une
génisse.

Elle n'avait donc pas de prêtres spéciaux, mais elle
était la patronne, c'est-à-dire la divinité protectrice
d'un grand nombre de corporations (collegia) dont
le lieu de réunion portait, pour cette raison, le nom
d'atrium de Minerve (atrium Minervœ). Ces corpora-
tions étaient celles des musiciens (ùibiçines), des co-
médiens (histriones), des tisserands, des teinturiers,
des cordonniers, des foulons, des scribes, des mé-
decins, etc....

Les offrandes qu'on lui apportait consistaient tou-
jours en objets d'argent. On ne pouvait les lui pré-
senter qu'après avoir fait des ablutions à l'un des. si-
lènes ou fontaines du Nymphœum dont nous avons
constaté l'existence à Cirta, dans le Capitole même.

Le magistrat qui officiait aux sacrifices en son
honneur devait, au moment de la prière qu'il lui
adressait, prendre l'attitude du suppliant, monter les
degrés du temple pour aller se prosterner devant sa
statue et lui embrasser les genoux, les mains et les
pieds.