Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique du Département de Constantine (Ser. 4,8 = 39.1905(1906))

décurionW. Cette sorte de commune (res publica
SilensiumW) avait un territoire assez vaste, au moins
dans la direction du Nord(3). On ignore si, dans le
cours du troisième siècle ou sous le Bas-Empire,
elle fut érigée en commune romaine autonome; rien
ne l'indique. Un episcopas Silensis est nommé dans la
Notice ecclésiastique de l'année 484 (4).

Les ruines de Sila ont été jusqu'à présent peu
étudiées. Cependant, Cherbonneau et Poulie leur
ont consacré quelques pages dans le Recueil de la
Société de Constantine(5); ces deux savants et Wil-
manns ont publié un certain nombre d'inscriptions
de ce lieu(6); j'en ai moi-même copié quelques autres,
découvertes récemment par M. Clerc.

Sila s'élevait sur la pente d'une colline inclinée
vers le Sud-Est, entre deux ravins. Deux fortes
sources fournissaient aux habitants l'eau nécessaire.
Des traces d'un rempart se distinguent au Sud et au
Sud-Ouest (7). On ne voit du reste à Sila aucun édifice
digne d'attention, sauf un fort byzantin quadrangu-
laire, qui mesure cinquante mètres de côté, et qui
paraît avoir été renforcé par un bastion au milieu
de chaque face. Les murs, épais de lm40-2m10,

(1) C. I. L., 19198 : decreto decur(ionum). Pour cette organisation
communale, conf. l'inscription de Sigus C. I. L., 19135.

(2) Ibid., 10295 et 19198.

(3) Borne de l'année 220, placée par la resjîpublica Silensium, proba-
blement sur une voie qui reliait Sila à Cirta, et indiquant une distance
de treize milles (^depuis Sila); elle a été trouvée à 500 mètres au sud
du Kroub : ibid., 10295 (conf. Rec. de Constantine, xn, p. 412).

(4) Numidic, n° 92.

(5) Tome xn, 1868, p. 416-424 (Cherbonneau) ; tome xxvi, 1890-1891,
p. 317-319 (Poulie).

(6) C. I. L., 5884-5926, 19198, 19199, 19208.

(7) Au Sud-Ouest, Poulie signale une tour d'angle.