Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Pierret, Paul: Préceptes de morale: extraits d'un papyrus démotique du Musée du Louvre
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0050
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
42

Préceptes de morale.

Voici ce que j'ai pu déchiffrer de ce texte, en partant de la 14e ligne de la première page4.

I. «Qu'il n'y ait pas dans le coeur d'une mère porte (?) (pour que) pénètre l'amertume.»

Le signe initial est la négation affectée à l'impératif (v. Brugsch, grammaire, p. 86) :
elle dérive sans doute de l'hiératique (n° 1 de la planche II) équivalent de _ru, dont la lecture
nen parait justifiée par la variante ^ j^,—0-- @ = Q «être sans force, impuissant,

faible.»

M. Brugsch considère le signe (n° 2) comme une altération de l'hiératique (n° 3) — j\
(cf. gram. n° 49 du Tableau) qui serait ici pour fu ^. Ce même signe démotique peut égale-
ment représenter le verbe 2a entrer, pénétrer (Brugsch, gramm. p. 127) peut-être plus
admissible ici.

II. «Ne tue pas, (c'est une porte (?) pour faire tuer toi.» C'est-à-dire: c'est l'exposer à te

faire tuer.

S'tem, tuer (cf. Brugsch, gram. p. 116).

Le mot que je transcris avec doute par <rz> | et qui se rencontre plusieurs fois dans
ce texte, est extrêmement embarrassant ici. J'ai cru y voir la négation J bu (cf. la lettre B de
cette forme pages 1 et 3 du papyrus) mais elle conviendrait difficilement dans les autres pas-
sages. Quoiqu'il (en soit, le sens de la phrase se laisse facilement deviner, et cette sentence est
d'accord avec les témoignages de l'antiquité qui nous apprennent que le meurtre, même d'un
esclave, entraînait la peine capitale.

III. «Ne te fais pas d') homme méchant un compagnon.»

C'est à tort (pie j'ai transcrit sur la planche II le second signe de cette phrase par
H ; il faut y voir le verbe -<s==- ar «faire», ce qui d'ailleurs ne change pas le sens.

Il m'est impossible de reconnaîte les signes qui forment le centre du groupe que j'inter-
prète par J^0^^" > ma™ Ie sens ue me Paraît pas douteux.

M. Brugsch transcrit le groupe (n° 4) par ( dont le sens «compagnon» est connu

(cf. de Bougé, Chrest. II, 74; Chabas, Voy. 254; Brugsch, Dict. 94.).

IV. «Ne pas exécuter de desseins d'après un sot.»

C'est-à-dire: ne pas agir d'après les conseils d'un sot, ou ne pas imiter les actions
d'un sot. Le mot suk répond au Copte CO>f sfultus, msamts.

V. «N'établis pas ton tombeau au-dessus de ceux qui te commandent, ou qui te donnent

des ordres.»

Le pronom possessif masculin paih nous indique que c'est du tombeau qu'il s'agit ici

les mots signifiant «maison, demeure» (jj^^ > Qn'jjci) aUX(lUe^S Pourrait ^pondre ie
groupe démotique, sont du féminin.

Cette phrase énonce une règle de convenance à observer dans les sépultures, objet des
constantes préoccupations des Egyptiens.

VI. «Ne ... tes enfants jusqu'à ce que toi étant vieux (?), ils aient grandi en âge et en force.»
Les deux premières lettres du mot qui commence cette phrase ont été empâtées par la

plume du scribe et en rendent la lecture presque impossible, mais les deux déterminatifs nous

4) J'ai pris soin d'accompagner chaque mot du texte de sa transcription en hiéroglyphes et de sa
lecture en lettres françaises (voir à la planche II), méthode que je crois très bonne à suivre pour l'étude du
démotique.
 
Annotationen