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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 3
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Grébaut, Eugène: Des deux yeux du disque solaire, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0147
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Des deux yeux du disque solaire.

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effet de la volonté; les déesses relèvent le dieu mort par la vertu magique de leurs incan-
tations; elles lui assurent ensuite l'empire du ciel en luttant pour lui et en brûlant ses ennemis.

Il faut ajouter à ces désignations de la déesse-lumière celles de et de ^/ qui ne
doivent pas être prises pour de simples figures personnifiant les diadèmes, le rôle de ces
personnifications est trop étendu: ainsi les déesses et ^ ne se contentent pas d'éclairer;
elles conçoivent et mettent au monde les dieux solaires. Même remarque relativement au
nom de ^b^4«v ^a lumineuse, et même à celui d'urasus (âraret), etc.

Les observations précédentes se rattachent naturellement à l'étude des yeux du disque.
Un ut'a solaire, une déesse-lumière; deux yeux solaires pour le premier, deux personnes
pour la seconde; les deux yeux en rapport constant avec les deux déesses; yeux et déesses
en rapport avec le midi et le nord: qu'il me suffise d'en dégager ces points sur lesquels
il eût été trop long d'insister à propos de chaque déesse. Ils confirment l'interprétation des
yeux du disque, puisque les deux déesses qui avec les plumes, les vipères, les diadèmes,
doivent offrir même sens que les yeux, ne représentent pas le Soleil et la Lune. L'intelli-
gence de la glose précitée du chapitre XVII n'est pas la moindre preuve à l'appui de notre thèse.

Chemin faisant nous avons dû étudier le sens de l'œil de Râ et de la déesse qui
le personnifie. Xotre système permet de conserver partout au premier sa signification
reconnue de disque solaire. Le système suivi par l'auteur des yeux d'Horus l'oblige à
imaginer une valeur nouvelle pour expliquer le titre d'œil de Râ. Après une identification
première des yeux d'Horus, le Soleil et la Lune, avec des régions célestes, l'œil de Eâ
aurait pris à son tour le sens de Ciel; et les déesses, «personnifications habituelles de
» l'espace», auraient reçu cette qualification1. L'œil de Râ donne toujours la lumière et
darde les rayons dont il perce les Seba: le sens de Ciel n'est jamais nécessaire. Quant à
la personnification habituelle de l'espace par les déesses, c'est, il est vrai, une sorte d'axiome
en égyptologie: cependant j'en demande la démonstration.

Le sens ordinaire de l'œil de Râ s'attachant à la déesse qui le personnifie nous conduit
à la constation d'idées des plus élevées dont l'examen approfondi ne pourra être séparé de
l'étude du monothéisme. Grâce à cette imagination l'âme était montrée abstraite du disque,
et les déesses assimilées au disque prenaient dans la mythologie de la période monothéiste
un sens en harmonie avec le dogme et conséquent avec la tendance â rattacher aux formes
solaires toute figure divine. Les déesses arrivées à l'unité, la divinité féminine symbolisa la
manifestation divine par la lumière. De là son importance de plus en plus grande à mesure
qu'on descend vers les basses-époques. De là aussi la confusion de la déesse-lumière avec
la Vérité (Ma), fille du Soleil, et la manifestation divine par excellence. L'étude de cette
dernière évolution, d'autant plus facile à comprendre que la Vérité, principe de tout ordre
et de toute existence, était établie par la lumière, ne rentre pas dans notre cadre.

L'étude de la double déesse de la lumière devait précéder celle des yeux du disque
dans le mythe, objet du paragraphe auquel nous arrivons.

1) Yeux d'Horus, page 104, s.

Eugène Grébaut.

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