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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 4
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Maspero, Gaston: Notes sur différents points de grammaire et d'histoire, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0174

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154

Notes sur différents points de grammaire et d'histoire.

reconnaît un souvenir à peu près exact de la réalité historique. « L'on dit que l'esprit de la
» Pyramide méridionale ne paroist iamais dehors qu'en forme d'vne femme nuë; dont les
» parties honteuses mesme sont descouuertes, belle au reste, & dont les manières d'agir sont
» telles, que quand elle veut donner de l'amour à quelqu'vn, & luy faire perdre l'esprit, elle
»luy rit, & incontinent il s'approche d'elle & elle l'attire à elle, & l'affole d'amour; de sorte
» qu'il pert l'esprit sur l'heure, & court vagabond par le pays. Plusieurs personnes l'ont
»veuë tournoyer autour de la Pyramide sur le midy, & environ Soleil couchant. Vu iour
» elle fit perdre l'esprit à vn des gens du Chacambermille, que l'on vit ensuite courir tout
»nud par les rues sans sens ny entendement1.» Ici, la légende arabe a tiré parti de la
légende grecque qui dès le temps d'Hérodote s'était greffée sur l'histoire2. Le ka de la reine
Nitoqrit, transformé en génie gardien de son propre tombeau, a pris à la courtisane Rhodopis
ses habitudes de vie désordonnée.

Les statues conservées dans le tombeau n'étaient pas les seules auxquelles le double
d'un individu pût être rattaché; toute statue le représentant, en quelque endroit qu'elle fût
placée, devenait un support de ka. Il en résultait que tout endroit où se trouvait une statue
consacrée à un mort, devenait par le fait même une véritable succursale du tombeau, et
prenait comme celui-ci le nom de Q Ll, demeure du ka. La plupart du temps, ces

statues étaient placées dans les temples, et y recevaient un culte identique au culte rendu
dans le tombeau même aux statues enfermées dans le Serdâb. La grande inscription de
Siout3, n'est qu'un contrat passé entre le prince Hapi-T'oufi et les prêtres d'Ap-môtennou,
pour que ceux-ci fassent des offrandes régulières à la statue de ka du prince déposée à Siout,
dans le temple d'Ap-môtennou. Ce culte devait être dirigé par le prêtre de ka ^Jj ^ du
mort, et par les différents corps de prêtres ou d'employés attachés au temple et à la nécro-
pole de Siout. Les mêmes raisons qui poussaient chaque individu à multiplier dans le
tombeau le nombre de ses statues, le poussaient à multiplier hors du tombeau le nombre
des statues supports de ka. C'est pour cela qu'on lit dans l'inscription de Khnoum-hotpou
à Béni-Hassan-1: «J'ai fait fleurir le nom de mon père, j'ai construit ses demeures de ka
v& i LJ [ . » La plupart des statues de particuliers ou même de roi qu'on
a trouvées c ans les temples sont, je crois, des supports de ka: elles portent en effet pour
la plupart la formule des proscynèmes en l'honneur du ka d'un personnage. Comme le droit
de mettre sa statue dans un temple était, à certaines époques au moins, un droit royal,
la permission, accordée à un personnage de rang même élevé, était une grande faveur qu'on

Placé en faveur de par le roi, ou par ses variantes 5.

Les hommes n'étaient pas du reste les seuls qui eussent un double et une maison
de double. M. Birch, dans son travail sur la patère égyptienne du Louvre, avait montré que

1) Id., p. 64 à 65.

2) Hérodote, II.

3) Publiée dans Mariette, Monuments Divers, pl. 64 à 69, et dans de Rougé, Inscriptions recueillies
en Egypte, T. IV, pl. 271 à 284; traduite au Collège de France de 1877 à 1879 et dans un mémoire lu
à la Société d'Archéologie Biblique, le 10 Juin 1879, publié dans le Vol. VII des Transactions, p. 1 à 32.

4) Lepsius, Benkm. II, pl. 125, 1. 82 à 83.

5) Voir dans Mariette, Karnak, pl. 8, une collection de ces statues.
 
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