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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 4
DOI article:
Maspero, Gaston: Notes sur différents points de grammaire et d'histoire, [1]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0177

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Notes sur différents points de grammaire et d'histoire.

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était une autre forme de support, et à Memphis, Apis renouvelait, répétait la rie de Phtah,
Le titre rappelle la formule jj-j- qui sur certains monuments remplace, derrière les
noms; le Jj, « à la voix juste » des personnages au double de qui on adresse la prière : le
ha, attaché à la statue, renouvelait en effet la vie du mort, de la même manière que le ka
de Phtah, attaché au taureau, renouvelait la vie de Phtah.

Les statues divines, les divinités terrestres d'Hermès, se composaient donc des Qj!

kôou noutri, des doubles divins, souvent multiples pour le même dieu et du corps

Sam, ^Jn^ J So"/m, ^=> Tcliît, corps de pierre, de métal ou de bois. Ces statues étaient
animées, parlaient, remuaient, non point par métaphore, mais réellement. Il n'est pas
possible de douter qu'au moins à Tkèbes, au temps de la XIXe dynastie et des suivantes,
les statues d'Ammon ne fissent de véritables miracles. Les inscriptions nous montrent que,
sous les derniers Ramessides, on n'entreprenait rien sans consulter la statue du dieu. Le
roi, dans le sanctuaire, parfois même en public, s'adressait à la statue du dieu et lui ex-
posait l'affaire; après chaque question la statue disait oui de la tête très fort J^®^^®.
Dans la stèle de Bakhtan, une statue de Khons, pour transmettre le pouvoir magique à une
autre statue de Khons, par quatre fois lui fait le sa, c'est-à-dire, se place derrière elle et

quatre fois lui impose la main sur la nuque :

A/-/AAA

A H.

■ AAAAAA AA/W>A



fl

'I I

Le dieu Ammon par un décret rédigé selon les formules du droit égyptien, transmet les privi-
lèges royaux à la princesse Mâkerî et à ses descendants2, et nos musées sont remplis de
stèles de basse époque où Ammon et les dieux de son cycle, Osiris et les dieux de son cycle,
confèrent, par décret T , au mort, les félicités de la vie future et les prérogatives de ka.

Les débris de la grande inscription de Déïr-el-Baharî3, semblent indiquer (pie c'est à la
suite d'une conversation réelle avec Ammon que la reine Hâïtshopou envoya une escadre à
la découverte des EcheUes de l'encens. *^|$U&J ^^TôTl > ~J&J\
« [j'jentendis un ordre dans le sanctuaire, un conseil du dieu lui-même. » Ce n'est donc pas
simple imagination si les inscriptions des temples ne sont guères que dialogues entre les
dieux et le roi: la métaphore n'est ici que l'expression d'une réalité.

Il semble que cette importance des statues divines ait été plus grande encore à
Napata qu'à Thèbes. Les descendants des grands-prêtres d'Ammon, réfugiés en Ethiopie, y
développèrent les arts dont leurs pères s'étaient servis en Egypte pour usurper la royauté,
et perfectionnèrent l'usage des statues mouvantes et parlantes. Le récit de l'élection de
Nastosenen, et surtout celui de l'élection d'Aspalout, nous montre un Ammon de Napata
saisissant un des frères royaux, puis lui adressant un discours dans l'ombre du sanctuaire.
On a cité à ce propos le passage de Diodore relatif au couronnement des rois éthiopiens.
Un autre auteur avait donné sur la même cérémonie, qu'il transportait en Egypte, des
détails plus circonstanciés et un peu différents, que Synésios, évêque de Ptolémaïs, nous a

1) J'emprunte cette donnée relative à la multiplicité des LJ doubles d'un même dieu au mémoire
de M. Lepage-Rexouf (p. 504). Je remarque que M. Lepage-Renouf (p. 497) transcrit Mj par ka: je crois
qu'ici, comme dans ^Jj, il faut transcrire kô noutri, lion ko.

2) Mariette, Karnak, pl. 41; cfr. Bévue critique, 1877, T. 1, p. 270 à 272.

3) Mariette, Déïr-el-Bahari, pl. 10, 1. 2.

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