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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 4.1883

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Loret, Victor: Les statuettes funéraires du Musée de Boulaq
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https://doi.org/10.11588/diglit.11331#0096
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Les statuettes funéraires.

répandue dans les collections publiques et particulières de l'Europe. Je suis sûr qu'il n'est pas
un seul petit musée de province qui n'ait au moins sa douzaine de statuettes funéraires; on
peut calculer d'après cela le nombre infini qui doit en exister dans le monde.

La première étude à faire est de rechercher les particularités qui caractérisent les diffé-
rentes époques, de remarquer que la porcelaine n'apparaît qu'à la XIXe dynastie, que les
instruments agricoles ne se montrent pour la première fois que sous la XVIIIe, que les sta-
tuettes de la XIIIe n'ont, la plupart du temps, qu'un nom sans formule religieuse. Quand nous
aurons acquis une connaissance assez approfondie de la question pour reconnaître de suite
l'âge exact d'une statue, nous pourrons utiliser cet immense répertoire, réparti dans le monde
entier, de noms de personnages de toutes les époques, accompagnés de leurs titres et souvent
de leur généalogie; nous pourrons les ranger par familles, par générations, les classer d'après
leurs fonctions, et peut-être, un jour, quand nous les connaîtrons bien, pourront-ils nous servir
à éclaircir certains points douteux de la chronologie pharaonique. Mais ces statuettes ne sont
pas seulement intéressantes pour l'étude des noms et des titres, elles nous aideront encore
à fixer le texte d'un des plus curieux chapitres du Todtenbuch, à le suivre dans ses différentes
transformations à travers les âges et par là même à en saisir mieux le sens qui, jusqu'à
présent, ne me semble pas avoir été compris dans toutes ses parties. Enfin, en les étudiant
de près, on relève de temps en temps sur ces statuettes des observations grammaticales ou
lexicographiques, dont l'une entre autres, — quatre à cinq exemples de l'emploi de ( au
lieu de <=z=> comme préposition, (n° 26), — est intéressante au plus haut point.

On ne saurait trop recommander aux nombreux amateurs et directeurs de musées qui
possèdent de ces statuettes de les signaler et de leur donner le plus de publicité possible.

Chapitre premier.

Les statuettes funéraires en général.

En se basant sur les caractères généraux des statuettes funéraires, tels que la matière,
le costume, la présence ou l'absence d'emblèmes divers ou d'instruments agricoles, M. Mariette1
est arrivé à préciser les différences qui distinguent ces statuettes aux grandes périodes de la
chronologie égyptienne. C'est en appuyant le travail de M. Mariette des remarques que j'ai
eu l'occasion de faire sur les transformations du Chapitre VI dans ces mêmes périodes que
j'ai pu former le tableau que je donne plus loin. Mais avant de le présenter au lecteur il
ne sera peut-être pas sans intérêt de jeter sur ces transformations un coup d'œil d'ensemble.

1° aspect général.

Jusqu'à la tin de la XVIIIe dynastie, on n'emploie pour la fabrication des statuettes
funéraires que la pierre, le bois ou le métal. La porcelaine n'apparaît qu'au milieu de la
XIXe dynastie, et, enfin, à la XXVIe dynastie, elle a pris presque complètement la place
de toute autre matière. Une statue de pierre, de bois ou de métal ne peut donc être, à
quelques exceptions près, postérieure à la XXIe dynastie (car, de la XXIIe à la XXIVe, on

1) La Galerie de VEgypte ancienne à Vexposition rétrospective du Trocadero, p. 93 et suiv., et Catalogue
général des Monuments d'Abgdos, chap. i, § 4.
 
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