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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 5.1884

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Nr. 1-2
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Loret, Victor: Les fêtes d'Osiris au mois de Khoiak, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12263#0112
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102

Les fêtes d'Osiris au mois de Khoiak.

elles reposaient et ou les transporte dans la nécropole où l'on doit les ensevelir. Chaque
ville avait, pour ce dernier jour, ses usages particuliers.

A Mendès, on édifie pendant le jour un jj sacré. Au milieu de la nuit, on se rend au
Lieu des beh. Là se trouve un monument funèbre ombragé d'arbres aSecl. On entre par la
porte de l'occident, on dépose les sarcophages sur un lit de sable au milieu de la salle,
puis l'on sort par la porte de l'orient. Pour les antres localités, voir les §§ 18—32, 35—38.

Tel est l'ensemble de l'inscription de Dendéràh. La signification des Fêtes du mois
de Khoiak est bien claire. Les Egyptiens accomplissaient, à l'anniversaire de la mort d'Osiris,
des cérémonies lugubres destinées à rappeler éternellement la fin tragique du dieu : son
assassinat, la lacération de son corps en seize parties, la dispersion de ses membres par toute
l'Egypte, les recherches d'Isis qui, aidée de son fils Horus, finit par rassembler les lambeaux
du cadavre de son mari et, après avoir reconstitué le corps, lui donna la sépulture. Cette
légende est connue depuis longtemps grâce aux écrivains grecs et latins qui nous l'ont con-
servée intacte. Plutarque, entre autres, la raconte en grands détails dans son traité Sur Isis
et Osiris. Cet ouvrage a été trop étudié pour que j'aie besoin d'y revenir ici; je m'arrêterai
seulement sur quelques passages qui se rapportent particulièrement à notre texte '.

Plutarque parle des Fêtes de Khoiak et les décrit en ces termes : «On dit qu'Osiris
«disparut au mois d'Athyr, parceque c'est l'époque où, les vents Etésiens ne soufflant plus
«du tout, le Nil se retire et laisse la contrée à découvert. C'est alors que les nuits deviennent
»plus longues, que l'obscurité augmente et prévaut sur la lumière dont elle triomphe. Les
«prêtresse livrent à plusieurs cérémonies lugubres. Entre autres, ils ont un bœuf d'or, qu'ils
«couvrent d'un vêtement de lin teint en noir. C'est un symbole du deuil de la déesse : car
»ils regardent aussi bien le bœuf que la terre comme étant l'image d'Isis; puis il montrent
»ce bœuf au public durant quatre jours, à partir du dix-sept de ce mois. Ces quatre jours
»de deuil ont chacun leur objet. Le premier, on déplore la défaillance et la retraite du Nil ;
»le deuxième, l'extinction des vents du Nord, complètement abattus par la supériorité de
»ceux du Midi; le troisième, la diminution des jours, dont la durée est moins longue que
» celle des nuits ; enfin le dernier jour, on se lamente sur la nudité du sol et sur le chétif
» aspect des arbres, qui se dépouillent à ce moment de toutes leurs feuilles. Le dix-neuvième
»jour, quand viennent les ténèbres, on se rend sur le bord de là mer. Là les stolistes et les
« prêtres tirent de son réduit le coffre sacré contenant un petit vase d'or dans lequel ils versent
»de l'eau douce. Puis l'assistance jette un grand cri, comme pour faire comprendre qu'Osiris est
«retrouvé. Après cela ils détrempent de la terre végétale avec l'eau, en y mêlant des aromates
»et des parfums des plus précieux; et de cette terre ils pétrissent une petite figure qui a
» la forme d'un croissant. Ils l'habillent d'une robe, ils la parent, et font ainsi voir clairement
«qu'ils regardent ces deux divinités (Isis et Osiris) comme étant l'essence, l'une de la terre,
«l'autre de l'eau.2»

Tous ces caractères se retrouvent dans notre texte. Les dates concordent à peu près,
puisque c'est le 16 que l'on met dans le moule de Sokari la pâte qui doit former la statue

1) Je cite ces passages d'après la traduction de M. Victor Bktolaud.

2) Chap. 39.
 
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