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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 6.1885

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Nr. 3-4
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Amélineau, Émile: Voyage d'un moine égyptien dans le désert
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https://doi.org/10.11588/diglit.12264#0204
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Voyage d'un moine égyptien dans le désekt.

par les esprits (mauvais.) Mais moi, je lui dis : «Je suis un homme, ô serviteur de Dieu,
vois les traces de mes pas sur la terre, et (vois en) me touchant que je suis chair et sang.» —
Lorsqu'il eut dit amen, il me regarda, il fut rassuré et me fit entrer dans la grotte en me
disant......»

C'est tout le fragment : on voit qu'il faisait partie d'un recueil d'Apophthegmes des Pères
comme les passages qu'a publiés Zoëga. On voit aussi que ce fragment a dans la première
partie un air de parenté avec le Voyage d'une manière générale, et que dans la seconde, il
reproduit le commencement de notre récit, avec plus de retenue que dans la version mem-
phitique, et abrège les événements sur lesquels Paphnuce s'est, au contraire, arrêté avec com-
plaisance. Que conclure de ce fait? sinon que, comme je l'ai dit plus haut, l'auteur du frag-
ment publié par Mingarelli, a transporté dans son œuvre ce qui lui avait plu dans un autre
ouvrage, ou, si le récit a primitivement été écrit en dialecte thébain, le traducteur mem-
phitique s'est servi amplement de la méthode indiquée plus haut. Or, les Apophthegmes des
Ph-es sont avant tout un ouvrage d'édification où il ne faut guère rechercher la vraisem-
blance et où l'imagination de l'auteur s'est donné libre carrière toutes les fois qu'il n'a pas
copié mot à mot. Je parle ici bien entendu des ouvrages coptes exclusivement, et je suis per-
suadé que si l'on avait l'heureuse chance de mettre la main sur un manuscrit complet d'apoph-
thegmes, on aurait une nouvelle preuve de cette manière de composer.

J'arrête ici ces réflexions. Le jour viendra sans doute où je pourrai développer tout au
long les preuves de ma manière de voir, aussi bien pour les apocryphes du Nouveau Testa-
ment et les Actes des Martyrs que pour les Vies des Pères. Pour cela, il me faut voir le
plus de manuscrits possible; jusqu'ici je n'ai pu le faire quoique j'aie un certain nombre de
copies en ma possession. Cependant telle que je viens de l'énoncer et de l'appuyer dans ce
mémoire, je crois qu'elle peut être jugée déjà par le monde savant, et qu'en tout cas la
publication du Voyage ne sera pas chose inutile.

Rome, le 2 novembre 1884.
 
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