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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 10.1888

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Nr. 3-4
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Robiou de La Tréhonnais, Félix Marie Louis Jean: La question des Hérouscha
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https://doi.org/10.11588/diglit.12257#0216
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208

La question des Hérotjscha.

les dons funéraires, avec prière à un dieu pour qu'il les transmette au défunt et la repré-
sentation du défunt recevant les offrandes de sa famille,1 et, sur les stèles de la XIe dynastie,
nous retrouvons, si peu nombreuses qu'elles soient, la reproduction répétée de la même
croyance et rite;2 aucun rite nouveau n'y est introduit. Eu comparant les nos 528 et 542
d'une part, 552 de l'autre, on voit même que la tradition a conservé une autre formule
adressée non plus à un dieu, mais aux vivants pour qu'ils assistent le défunt de leurs
prières.

Il est vrai, nous sommes dans la Haute Égypte : elle a pu, comme au temps des
XVe et XVIIe dynasties, conserver une indépendance totale ou partielle pendant qu'une do-
mination étrangère s'étendait sur d'autres provinces. C'est d'ailleurs à Tkèbes seulement que
l'on voit se perpétuer à cette époque des princes dont les noms ont été conservés, à titres
d'ancêtres ou de prédécesseurs, dans la liste de Karnak, où ils reçoivent l'iiommage de
Thoutmès III. Il y a donc là, il faut en convenir, une certaine analogie avec l'époque où
l'Egypte se partageait entre conquérants étrangers et rois obscurs de Thébaïde. Et, si l'on
voulait pousser les rapprochements plus loin, on pourrait à la rigueur en trouver entre la
VHP dynastie (memphite) et les rois Xoïtes de la XIV0, qui paraissent aussi avoir subsisté
tant bien que mal en présence de la grande invasion. Mais ces vagues assimilations n'ont
rien qui rappelle les éclaircissements historiques donnés au sujet des Pasteurs par Manéthon
et surtout par les monuments de Tanis. Une action réelle et durable, produite par l'hostilité
contre les adorateurs de Sutekli sur le mythe du frère d'Osiris, n'est guère contestable, ce
semble; mais il ne faudrait pas l'étendre à l'histoire d'un peuple presque entièrement in-
connu et dont la croyance n'a laissé aucune trace dans aucun document.

Les conclusions résultant de cet ensemble de documents ne me paraissent pas difficiles
à résumer. Il y a eu, durant les deux ou trois siècles qui suivent la VF dynastie, abaisse-
ment et dislocation de l'Egypte, altération des arts, altération des coutumes et peut-être,
sinon probablement, domination partielle d'un peuple étranger. Il y a lacune dans les docu-
ments historiques, parce que la race égyptienne n'a pas eu alors de faits glorieux à conter
aux races futures et qu'elle n'en a presque jamais raconté d'autres, mais les changements
opérés dans sa condition durant cette période ne supposent point l'action d'une domination
étrangère et, si l'on y réfléchit, ils ne laissent pas de place à la pensée d'une transformation
religieuse apportée par un peuple nouveau. Je n'oserais certainement pas nier un retour
offensif des Hérouscha et un succès tant soit peu durable de cette aggression. Peut-être en
trouvera-t-on plus tard des preuves, et il peut être utile de diriger vers ce point l'attention
des chercheurs; mais la preuve n'est pas faite et les conséquences énoncées par M. Krall
ne peuvent, ce me semble, même à titre d'hypothèses, être admises en totalité.

Rennes, février 1888.

_ F. Robiou.

1) Voy. surtout les n» 524, 528, 534—536, 538, 542.

2) Voy. 546, 547, 551—557.
 
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