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LISTES GÉOGRAPHIQUES DE MÉDINET-HABOU
LISTES GÉOGRAPHIQUES DE MÉDINET-HABOU
par
G. Daressy
II. Identification des villes de la Palestine. ■— Avant d'étudier les noms géogra-
phiques relatifs à la Palestine, je dois présenter quelques observations sur les règles
qui m'ont guidé dans les recherches, et spécialement sur la lecture des hiéroglyphes.
Je crois que les Égyptiens se servaient, pour la transcription de mots étrangers,
d'une « orthographe syllabique », selon l'expression de M. Mùller1, plus rapprochée du
système perse que des autres syllabaires; son imperfection consiste en ce qu'elle n'a
pas su se débarrasser des homophones.
r
Les voyelles simples sont au nombre de cinq : ^
a, v\ e, .._o e,
i, ^ u (ou).
„ans toutes ses
applications. On peut se dispenser de le transcrire à la fin des mots. Lorsqu'il suit une
est un e muet dont le rôle est analogue à celui du cheva hébreu c
vovelle, il en modifie le son : ainsi
les Égyptiens rendait le son o; le p
jjj^ équivaut à ce, au à allemand; ^>^^ (ù) pour
us souvent on remplaçait ces deux signes par leur
équivalent ^Tj. La diphtongue [ au avait la même prononciation, peut-être plus
longue ô.
Après <=>, [^p. ^g^> e^ quelques autres signes, un trait i remplace
l'aigle pour écrire Ye muet.
._a n'est pas un 'aïn. Cette articulation n'existait pas plus en égyptien antique
qu'en copte. __a est un ê long, analogue au h grec par lequel il se transcrit régulière-
ment. Pour rendre le u, les Égyptiens ont imaginé d'écrire un signe correspondant
à êê dont la prononciation traînante leur paraissait la plus rapprochée possible du
son guttural du 'aïn. Cette convention n'est pas si extraordinaire qu'elle le paraît au
premier abord, puisqu'elle est encore en usage de nos jours et que, dans certains
ouvrages destinés à l'étude pratique cle l'arabe vulgaire, on représente ^par ea ou ae.
L'Égyptien, comme le Fellah actuel, avait tendance à affaiblir les sons des voyelles.
( a, [l i, _o e, dans la langue courante, se prononçaient é; ceci explique comment
on trouve le même mot orthographié avec des voyelles différentes, puisqu'en fin de
compte on arrivait à un son analogue intermédiaire entre celui de et de _o.
Pour la môme cause,*_a s'échange avec et un certain nombre de mots s'écrivent
indifféremment ' ou ^J^^\, , me <mê <mê
Pour ce qui est des consonnes, les signes dits alphabétiques avaient chacun leur
affinité pour certaines voyelles. Lorsque se présentait une syllabe où ils auraient dû
accompagner une voyelle qui leur répugnait, on leur substituait un syllabique compre-
nant la voyelle en question. Ainsi admet ê, i et u; pour me, on préférait écrire
J^^è^'pour ma' 2^'etc
La lettre
l se fait suivre de a, ê, i; pour rendre se, on employait q^p, pour su
1. W. Max Mùller, Asien und Ewopa, p. 58.
LISTES GÉOGRAPHIQUES DE MÉDINET-HABOU
LISTES GÉOGRAPHIQUES DE MÉDINET-HABOU
par
G. Daressy
II. Identification des villes de la Palestine. ■— Avant d'étudier les noms géogra-
phiques relatifs à la Palestine, je dois présenter quelques observations sur les règles
qui m'ont guidé dans les recherches, et spécialement sur la lecture des hiéroglyphes.
Je crois que les Égyptiens se servaient, pour la transcription de mots étrangers,
d'une « orthographe syllabique », selon l'expression de M. Mùller1, plus rapprochée du
système perse que des autres syllabaires; son imperfection consiste en ce qu'elle n'a
pas su se débarrasser des homophones.
r
Les voyelles simples sont au nombre de cinq : ^
a, v\ e, .._o e,
i, ^ u (ou).
„ans toutes ses
applications. On peut se dispenser de le transcrire à la fin des mots. Lorsqu'il suit une
est un e muet dont le rôle est analogue à celui du cheva hébreu c
vovelle, il en modifie le son : ainsi
les Égyptiens rendait le son o; le p
jjj^ équivaut à ce, au à allemand; ^>^^ (ù) pour
us souvent on remplaçait ces deux signes par leur
équivalent ^Tj. La diphtongue [ au avait la même prononciation, peut-être plus
longue ô.
Après <=>, [^p. ^g^> e^ quelques autres signes, un trait i remplace
l'aigle pour écrire Ye muet.
._a n'est pas un 'aïn. Cette articulation n'existait pas plus en égyptien antique
qu'en copte. __a est un ê long, analogue au h grec par lequel il se transcrit régulière-
ment. Pour rendre le u, les Égyptiens ont imaginé d'écrire un signe correspondant
à êê dont la prononciation traînante leur paraissait la plus rapprochée possible du
son guttural du 'aïn. Cette convention n'est pas si extraordinaire qu'elle le paraît au
premier abord, puisqu'elle est encore en usage de nos jours et que, dans certains
ouvrages destinés à l'étude pratique cle l'arabe vulgaire, on représente ^par ea ou ae.
L'Égyptien, comme le Fellah actuel, avait tendance à affaiblir les sons des voyelles.
( a, [l i, _o e, dans la langue courante, se prononçaient é; ceci explique comment
on trouve le même mot orthographié avec des voyelles différentes, puisqu'en fin de
compte on arrivait à un son analogue intermédiaire entre celui de et de _o.
Pour la môme cause,*_a s'échange avec et un certain nombre de mots s'écrivent
indifféremment ' ou ^J^^\, , me <mê <mê
Pour ce qui est des consonnes, les signes dits alphabétiques avaient chacun leur
affinité pour certaines voyelles. Lorsque se présentait une syllabe où ils auraient dû
accompagner une voyelle qui leur répugnait, on leur substituait un syllabique compre-
nant la voyelle en question. Ainsi admet ê, i et u; pour me, on préférait écrire
J^^è^'pour ma' 2^'etc
La lettre
l se fait suivre de a, ê, i; pour rendre se, on employait q^p, pour su
1. W. Max Mùller, Asien und Ewopa, p. 58.