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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 21.1899

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Nr. 3-4
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Naville, Edouard: Figurines égyptiennes de l'époque archai͏̈que
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https://doi.org/10.11588/diglit.12428#0224

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FIGURINES ÉGYPTIENNES DE L'ÉPOQUE ARCHAÏQUE

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La vue de cette figurine n'a pas laissé que de me causer un certain embarras; elle
est si différente de ce que nous connaissions jusqu'ici en fait de figurines égyptiennes
archaïques, que j'ai eu quelques doutes soit sur sa provenance, soit sur son authenticité.
Sur ce dernier point, mes doutes se sont dissipés, quand j'ai pu comparer la nature de
la terre cuite dont elle est faite et le style de l'ornementation, avec d'autres objets de
l'époque thinite déposés au Musée de Gizéh; et je suis heureux de pouvoir m'appuyer,
à cet égard, sur le jugement de M. Quibell, l'un des explorateurs les plus expérimentés
de ces nécropoles archaïques. Cette figurine est faite de la même terre noire, lissée,
assez grossière, que des vases trouvés à Toukh, à Nagada, à Abydos, à El-Amrah1 et
ailleurs. L'ornementation qui se compose de lignes droites ou en zigzag et cle pointillé,
est gravée à la pointe et remplie d'une pâte blanche. M. Pétrie nous apprend que cette
poterie est rare dans les tombes qu'il a fouillées2, et il fait remarquer qu'elle ressemble
â ce qu'on trouve plus tard sous la XIIe dynastie, dans le Delta à Khataanéh3, où j'en
ai découvert les premiers échantillons, et à Kahun4. Ce genre de céramique, ajoute
encore M. Pétrie, a été trouvé aussi à Chypre, en Espagne, en Bosnie et à Hissarlik.
Évidemment, elle était répandue dans une grande partie du bassin de la Méditerranée,
et elle correspond, suivant les localités, à des dates fort différentes. Tout dernièrement,
l'école anglaise d'Athènes Ta trouvée dans l'île de Mélos; elle existe en Sicile, comme
le prouvent les riches collections de Palerme et de Syracuse5, sans parler de l'Italie
centrale, où il est impossible de ne pas être frappé de la ressemblance qu'elle a avec le
bucchero nero des périodes les plus anciennes.

La hauteur cle la figurine est de seize centimètres. Elle représente une femme nue
jusqu'à la ceinture. Le bas du corps est caché non par une jupe, mais par une pièce
d'étoffe dont les deux bords ont été cousus ensemble obliquement, de manière à enve-
lopper les jambes qui ne pourraient pas se mouvoir. La largeur des hanches, qui paraît
au travers du vêtement, indique une stéatopygie marquée, quoique pas autant que dans
les figurines découvertes par M. Pétrie. Le vêtement est serré à la taille par une cein-
ture. Autour du cou est un large collier auquel pend un pectoral rond, en forme cle
disque. De ses deux mains, cette femme presse ses seins comme pour en faire sortir
du lait.

Nous avons donc là une de ces figures nues ou à demi nues du genre de celles qu'on
rencontre à Chypre, en Phénicie et dans les îles de la mer Ëgée6, et auxquelles on a
donné des noms divers. On les a appelées Astarté, Istar, Baltis, Anaïtis, déesse mère.
Généralement on a considéré ce type comme ayant une origine orientale, et comme

1. De Morgan, L'Age de la Pierre, p. 153, 157, 161.

2. Nagada, p. 38 et 63.

3. Tell el-Yahoudyiéh, pl. XIX.

4. Pétrie, Kahun, pl. XXVII.

5. Sur la diffusion de ce genre de poterie, voir Murbay, Handbook of Archœology, p. 10. Parmi les décou-
vertes les plus récentes, il faut citer celles de M. Colini [Il Sepolcreto de Remedello-Sotto, pl. VII et XVIII).

6. En général, les femmes qui font ce geste sont nues. Voy. Perrot et Chii>iez, III, fig. 291, 321, 375, 380.
Il en est qui portent une sorte de pagne, en particulier les plus anciennes, celles de Niffer, dont l'origine chal-
déenne et la haute antiquité paraissent indiscutables. (V. Fritze, Jahrbuch des Arch: Instituts, B. XII, p. 200.)
On en connaît même de complètement vêtues. (Perrot et Chipiez, III, fig. 281.)
 
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