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LES FONCTIONNAIRES DU RÈGNE DE KHOUNATON
Muaru serait-il le nom sémitique signifiant « délégué » (cf. Lay., 33, 6, Sargon,
mu'âru gitpulu), ou même mûru, « fils »?
Le dieu NIN-NAR (?) a pu exister, d'après le nom propre (Man. D 14, 12),
New (?) (177) i-lum. On retrouve ce nom dans le deuxième cône d'Urukagina, 5, 1,
TUR'-PI {an) NIN-œ-^Çf-^ ni-na.
Notre légende se rendrait donc par :
UR-AT-KIN [an) NIN-DIN SIG-KUD
muâru de {an) NIN-NAR (?) (a voué ceci),
ou encore
UR-AT-KIN {an) NIN-DIN SIG-KUD
a fait (ceci) pour {an) NIN-NAR (?).
LES FONCTIONNAIRES DU REGNE DE KHOUNATON
(1383-1365 av. J.-C.)
PAR
Aug. Baillet
On s'est demandé ce que devinrent les fonctionnaires civils et religieux de l'Égyp,
quand Aménophis IV proscrivit le culte d'Ammon et quitta Thèbes, sa capitale, pour
en créer une autre à Khoutaton (aujourd'hui Tell el-Amarna et Haggi-Qandil). A cette
question il n'a pas été donné de réponse.
On peut bien imaginer que cette persécution fut restreinte au culte d'Ammon et
au changement de capitale, mais ne changea rien au gouvernement de l'Egypte. Comme
dans toutes les révolutions, le plus grand nombre des fonctionnaires accepta les ordres
du roi et fort peu d'entre eux durent se rebeller contre ses volontés3. Les monuments
de ce règne ne sont pas très nombreux et donnent peu de détails sur la biographie des
contemporains. A Tell el-Amarna, par exemple, les inscriptions sont exclusivement
consacrées â exalter le dieu Aton et ne nous renseignent que sur le mouvement reli-
gieux. Cependant j'ai relevé quelques documents sur la conduite des fonctionnaires de
cette époque troublée. On peut en conclure que la persécution du culte d'Ammon n'eut
pas lieu sans amener quelques résistances. Plusieurs textes, en effet, semblent y faire
allusion.
Auprès du roi, nous voyons les mêmes courtisans. Ràmos, qui vécut sous Amé-
nophis III et mourut sous Khounaton, se qualifie |1<cz=>j^ (Bouriant, Mêm. Caire,
t. I, p. 9); Nofer-x.oper-hr-sx.oper rappelle qu'« il a été appelé à la tête des grands »,
^ ""^fjVl1 C<3 C^ rï°nne ^e droit (( de se présenter devant l'être sacré
1. Signe KU, subâtu.
2. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples d'Orient, t. ii, p. 324.
3. M. Maspero pense le contraire. Ibid., p. 317.
LES FONCTIONNAIRES DU RÈGNE DE KHOUNATON
Muaru serait-il le nom sémitique signifiant « délégué » (cf. Lay., 33, 6, Sargon,
mu'âru gitpulu), ou même mûru, « fils »?
Le dieu NIN-NAR (?) a pu exister, d'après le nom propre (Man. D 14, 12),
New (?) (177) i-lum. On retrouve ce nom dans le deuxième cône d'Urukagina, 5, 1,
TUR'-PI {an) NIN-œ-^Çf-^ ni-na.
Notre légende se rendrait donc par :
UR-AT-KIN [an) NIN-DIN SIG-KUD
muâru de {an) NIN-NAR (?) (a voué ceci),
ou encore
UR-AT-KIN {an) NIN-DIN SIG-KUD
a fait (ceci) pour {an) NIN-NAR (?).
LES FONCTIONNAIRES DU REGNE DE KHOUNATON
(1383-1365 av. J.-C.)
PAR
Aug. Baillet
On s'est demandé ce que devinrent les fonctionnaires civils et religieux de l'Égyp,
quand Aménophis IV proscrivit le culte d'Ammon et quitta Thèbes, sa capitale, pour
en créer une autre à Khoutaton (aujourd'hui Tell el-Amarna et Haggi-Qandil). A cette
question il n'a pas été donné de réponse.
On peut bien imaginer que cette persécution fut restreinte au culte d'Ammon et
au changement de capitale, mais ne changea rien au gouvernement de l'Egypte. Comme
dans toutes les révolutions, le plus grand nombre des fonctionnaires accepta les ordres
du roi et fort peu d'entre eux durent se rebeller contre ses volontés3. Les monuments
de ce règne ne sont pas très nombreux et donnent peu de détails sur la biographie des
contemporains. A Tell el-Amarna, par exemple, les inscriptions sont exclusivement
consacrées â exalter le dieu Aton et ne nous renseignent que sur le mouvement reli-
gieux. Cependant j'ai relevé quelques documents sur la conduite des fonctionnaires de
cette époque troublée. On peut en conclure que la persécution du culte d'Ammon n'eut
pas lieu sans amener quelques résistances. Plusieurs textes, en effet, semblent y faire
allusion.
Auprès du roi, nous voyons les mêmes courtisans. Ràmos, qui vécut sous Amé-
nophis III et mourut sous Khounaton, se qualifie |1<cz=>j^ (Bouriant, Mêm. Caire,
t. I, p. 9); Nofer-x.oper-hr-sx.oper rappelle qu'« il a été appelé à la tête des grands »,
^ ""^fjVl1 C<3 C^ rï°nne ^e droit (( de se présenter devant l'être sacré
1. Signe KU, subâtu.
2. Cf. Maspero, Histoire ancienne des peuples d'Orient, t. ii, p. 324.
3. M. Maspero pense le contraire. Ibid., p. 317.