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Revue des beaux-arts de France: Periodica — Nr. 7-9.1943/​1944

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Nr. 7 (Octobre-Novembre 1943)
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Portrait d'artiste
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Dunoyer de Segonzac, André: Jean-Louis Boussaingault
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https://doi.org/10.11588/diglit.48496#0014

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PORTRAIT D’ARTISTE

Tableaux Contemporains, puis un Tableau de la Vénerie et D'après Paris, suite de lithogra-
phies qui accompagne un texte de Léon-Paul Fargue, en 1931.
Il s’intéresse alors à l’eau-forte, fait un voyage à Londres et en rapporte une suite
de vingt et une planches éditées sous le titre de Londres, où la vie anglaise, l’atmosphère
des parcs et des bords de la Tamise est admirablement évoquée.
*
* *
Boussaingault a aimé passionnément Baudelaire.
Je me rappelle son émotion, en 1907, lors de notre premier voyage en Provence,
quand il lisait et relisait Le Spleen de Paris.
Il n’a aimé aucun livre comme Les Petits Poèmes en Prose. C’est grâce à ce livre,
qu’il a illustré d’admirables pointes sèches, que l’on sent le mieux la parenté spirituelle et
désenchantée qui liait Boussaingault au grand poète.
Puis, il retrouve peu après la technique de la « manière noire », presque oubliée depuis le
xvme siècle anglais, procédé de gravure qu’il a complètement renouvelé, avec sa conception si
personnelle de la vie contemporaine.
*
* *
Cet artiste, qui avait beaucoup d’un « dandy » par une élégance mélangée de fantaisie
et d’amertume, s’était créé à lui-même une sorte de fier isolement où il se complaisait.
Et pourtant, avec l’âge, son art s’était détendu, il s’était comme assoupli et épanoui
vers la cinquantaine; son art était devenu presque heureux...
Ses œuvres les plus belles, les plus abouties (natures mortes d’une matière riche et
précieuse, très beaux portraits féminins), sont de ses dix dernières années.
Il atteignait une maîtrise, et des amateurs éclairés ne lui ménageaient ni leur sympa-
thie, ni leur admiration, mais comme si une fatalité s’était acharnée contre lui, la mort l’a
terrassé alors qu’il touchait au but.
A. DUNOYER DE SEGONZAC.

Jean-Louis Boussaingault. — Les Oursins (1941).
(Collection privée.)


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