ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES
un atelier de sculpteur où se trouvaient, en grand nombre, des bustes, des têtes et des masques
reproduisant les traits des membres de la famille royale.
Une tombe d’Amarna (i) nous a, d’autre part, conservé une représentation des
travaux qui étaient accomplis dans ces ateliers. On voit, en effet, réunis dans une même
salle, un peintre qui rehausse de couleurs une statuette de princesse, un ébéniste qui met
le dernier coup d’herminette à un pied de fauteuil, un sculpteur, enfin, qui achève préci-
sément de modeler une tête, et cette tête, comme celle du Louvre, n’est certainement pas
destinée à une statuette : c’est un simple document d’atelier. Il n’est pas sans intérêt d’ob-
server la méthode de travail du sculpteur : de sa main gauche, il oriente la tête en se
servant de la seule prise commode qui lui soit offerte, c’est-à-dire du cou, et de sa
main droite il achève, à l’aide d’un ciseau, son travail déjà très avancé. Davies (2) sup-
pose qu’il s’agit d’un essai d’élève, mais ajoute qu’on pourrait également penser à une
plaque d’incrustation ou encore à une de ces têtes qui faisaient parfois partie de l’équi-
pement funéraire.
Quoi qu’il en soit, il est certain que la tête n’a jamais été destinée à une sta-
tue, et c’est là, pour nous, le point essentiel. Il nous permet, en effet, de mieux
comprendre pourquoi les artistes, lorsqu’ils sculptaient de tels modèles, exagéraient la
longueur du cou ; ils avaient besoin, pour avoir l’objet bien en main, d’une sorte d’ap-
pendice qui leur servît de manche, et le
cou était tout naturellement désigné pour
jouer ce rôle.
Grâce au charmant tableau, si vrai
et si vivant, de la tombe de Houy, nous
sommes plongés dans l’atmosphère d’un
atelier amarnien. Nous pouvons même
nous imaginer que nous voyons le sculp-
teur à qui est due la nouvelle acquisition
du Louvre, mettre la dernière main à une
œuvre que nous avons tour à tour louée et
critiquée, mais qui mérite, en dernière ana-
lyse, plus d’éloges que de critiques.
(1) Davibs, The Rock Tombs of El Amarna, III,
P1 2- XVIII. . , . , ri
(2) Davies, o/>. cil., p. 14. La tete de princesse, vue de profil.
il
un atelier de sculpteur où se trouvaient, en grand nombre, des bustes, des têtes et des masques
reproduisant les traits des membres de la famille royale.
Une tombe d’Amarna (i) nous a, d’autre part, conservé une représentation des
travaux qui étaient accomplis dans ces ateliers. On voit, en effet, réunis dans une même
salle, un peintre qui rehausse de couleurs une statuette de princesse, un ébéniste qui met
le dernier coup d’herminette à un pied de fauteuil, un sculpteur, enfin, qui achève préci-
sément de modeler une tête, et cette tête, comme celle du Louvre, n’est certainement pas
destinée à une statuette : c’est un simple document d’atelier. Il n’est pas sans intérêt d’ob-
server la méthode de travail du sculpteur : de sa main gauche, il oriente la tête en se
servant de la seule prise commode qui lui soit offerte, c’est-à-dire du cou, et de sa
main droite il achève, à l’aide d’un ciseau, son travail déjà très avancé. Davies (2) sup-
pose qu’il s’agit d’un essai d’élève, mais ajoute qu’on pourrait également penser à une
plaque d’incrustation ou encore à une de ces têtes qui faisaient parfois partie de l’équi-
pement funéraire.
Quoi qu’il en soit, il est certain que la tête n’a jamais été destinée à une sta-
tue, et c’est là, pour nous, le point essentiel. Il nous permet, en effet, de mieux
comprendre pourquoi les artistes, lorsqu’ils sculptaient de tels modèles, exagéraient la
longueur du cou ; ils avaient besoin, pour avoir l’objet bien en main, d’une sorte d’ap-
pendice qui leur servît de manche, et le
cou était tout naturellement désigné pour
jouer ce rôle.
Grâce au charmant tableau, si vrai
et si vivant, de la tombe de Houy, nous
sommes plongés dans l’atmosphère d’un
atelier amarnien. Nous pouvons même
nous imaginer que nous voyons le sculp-
teur à qui est due la nouvelle acquisition
du Louvre, mettre la dernière main à une
œuvre que nous avons tour à tour louée et
critiquée, mais qui mérite, en dernière ana-
lyse, plus d’éloges que de critiques.
(1) Davibs, The Rock Tombs of El Amarna, III,
P1 2- XVIII. . , . , ri
(2) Davies, o/>. cil., p. 14. La tete de princesse, vue de profil.
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