MAURICE DENIS
de Fiesole ! Sa religion n’est pas la religion angoissée de certains peintres; son Christ n’est
pas le Christ terrible ou souffrant. Denis évoque les mystères joyeux plus que les mystères
tragiques. Ce qu’il peint c’est rarement la Passion, c’est souvent la Nativité, cette Nativité
qui semblait une préfigure céleste de toutes les Nativités qui vinrent égayer et peupler sa
maison, son prieuré. Et désormais, que d’enfants en ses tableaux; combien de « putti » sus-
pendus au sein de leur mère, essayant leur premier pas sur le sable des grèves, accueillis
(Photo D.-N.-P.)
Maurice Denis. — Hommage à Césanne (Musée d’Art Moderne).
par le Christ devant l’océan breton et les rochers de Perros. Et c’est le mystère de l’Eucha-
ristie que célèbrent, non pas quelque saint Jérôme, mourant, mais des premières commu-
niantes qui déroulent, sous les pommiers en fleurs, parmi les corolles jetées à pleines
mains, leur procession candide. Les scènes profanes elles-mêmes ont chez Maurice Denis un
accent religieux; l’âge d’or est celui que rêvent d’instaurer les hommes de bonne volonté
et XPLternel Printemps semble déjà celui du séjour paradisiaque où, parmi les anges qu’il a
tant de fois assemblés, va reposer son âme. Les saints dont il a conté l’histoire, c’est sans
doute saint Guirec qui, dans les rochers de son cher Ploumanac’h, combat le dragon, c’est
surtout saint François d’Assise qui prêche les oiseaux, entonne devant ses petits frères
69
de Fiesole ! Sa religion n’est pas la religion angoissée de certains peintres; son Christ n’est
pas le Christ terrible ou souffrant. Denis évoque les mystères joyeux plus que les mystères
tragiques. Ce qu’il peint c’est rarement la Passion, c’est souvent la Nativité, cette Nativité
qui semblait une préfigure céleste de toutes les Nativités qui vinrent égayer et peupler sa
maison, son prieuré. Et désormais, que d’enfants en ses tableaux; combien de « putti » sus-
pendus au sein de leur mère, essayant leur premier pas sur le sable des grèves, accueillis
(Photo D.-N.-P.)
Maurice Denis. — Hommage à Césanne (Musée d’Art Moderne).
par le Christ devant l’océan breton et les rochers de Perros. Et c’est le mystère de l’Eucha-
ristie que célèbrent, non pas quelque saint Jérôme, mourant, mais des premières commu-
niantes qui déroulent, sous les pommiers en fleurs, parmi les corolles jetées à pleines
mains, leur procession candide. Les scènes profanes elles-mêmes ont chez Maurice Denis un
accent religieux; l’âge d’or est celui que rêvent d’instaurer les hommes de bonne volonté
et XPLternel Printemps semble déjà celui du séjour paradisiaque où, parmi les anges qu’il a
tant de fois assemblés, va reposer son âme. Les saints dont il a conté l’histoire, c’est sans
doute saint Guirec qui, dans les rochers de son cher Ploumanac’h, combat le dragon, c’est
surtout saint François d’Assise qui prêche les oiseaux, entonne devant ses petits frères
69