Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue des beaux-arts de France: Periodica — Nr. 7-9.1943/​1944

DOI Heft:
Nr. 8 (Decembre 1943-Janvier 1944)
DOI Artikel:
La vie dans les musées: Les récentes acquisitions des Musées nationaux
DOI Artikel:
Lantier, Raymond: Au Musée des Antiquités Nationales: l'Apollon d'Allerey
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.48496#0103

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’APOLLON D’ALLEREY

un double nœud de coques et réunie en un chignon bas sur la nuque, tandis que, descendant

de chaque côté, à la hauteur des oreilles, deux longues mèches s’étalent en trois boucles
divergentes sur les épaules. A droite et à gauche, deux petits accroche-cœurs plaquent sur
les joues. Les yeux sont encore incrustés de pâte blanche. Les pupilles, également faites de

matières rapportées, ont disparu.
Une statue de la collection Blun-
dell (i) et un petit bronze (2) trouvé, dit-
on, en Arles, et conservé au Musée de
Liverpool, permettent de reconstituer la
position de l’Apollon d’Allerey, dont la
main gauche reposait sur une lyre placée
sur un support, arbre, rocher ou trépied.
Statues et petits bronzes reproduisent un
original, créé au plus tôt vers le dernier
tiers du ve siècle avant notre ère. L’atti-
tude de l’Apollon du Musée de Liver-
pool, dont les jambes sont croisées, em-
pêche de faire remonter les prototypes à
une date antérieure à la fin du ive siècle.
On est ainsi amené à prendre pour point
de départ des réalisations sculpturales
postérieures à l’Apollon du Belvédère
(entre 350 et 320), qui a encore une
jambe ramenée en arrière, et à l’Apollon
dit Lycien, plutôt même à l’Apollino
qui est dérivé (3). Cependant, si le mo-
delé du torse et du ventre de l’Apollon
d’Allerey rappelle, avec la nervosité en
moins et une langueur accentuée, les
formes de l’Apollino, le mouvement est
absent et la figure marque une variante
dans le rythme du repos. Le dieu ne fait
plus qu’effleurer du bout des doigts le

U Apollon d’Allerey.


support que lui offre la lyre, et c’est à peine si le corps conserve son inflexion. Le mou-
vement du bras force l’épaule droite à descendre. Le support n’est plus qu’un accessoire,
c’est la jambe gauche qui porte le poids du corps et la disparition de la lyre et de son

(1) Salomon Reinach, op. cit., I, p. 250, n° 946. — (2) Du même, M.on, nouv. deTart ant., I, p. 253 et fîg. 143 : R/p.
Il, p. 93, n° 1. — (3) O. Deubner, Hellenistische Apollogestalten, p. 41-45.

79
 
Annotationen