LES THEATRES SUBVENTIONNÉS
mois avant de pouvoir penser de nouveau à notre art,
mais les quelques conversations que j’avais eues avec
M. Paul Claudel nous avaient suffisamment prouvé à l’un
et à l’autre (abstraction faite de son savoir et de mon
ignorance, de son expérience à laquelle je ne pouvais
opposer que ma seule fougue), combien étaient sem-
blables les moindres de nos points de vue. Du premier
coup nous parlâmes le même langage. Qu’il s’agisse de
l’art du geste, de l’importance dramatique de la respi-
ration ou bien qu’il s’agisse de la valeur du verbe et de
sa composition spécifiquement théâtrale. Il ne me res-
tait plus qu’à attendre l’occasion de m’attaquer à l’une
de ses œuvres. L’année dernière M. Jean-Louis Vau-
doyer me la fournit. J’avais dit à ce dernier que mon
grand désir était de monter le plus tôt possible Le
Soulier de Satin ; il prit, comme Administrateur de la
Comédie-Française, la décision de satisfaire mon envie.
Je lui en suis reconnaissant et tiens aussi à assurer de
ma gratitude le Comité de lecture qui m’a fait confiance,
C’était par un jour de printemps... (comme dit la
à fond le problème, je
propriété de Paul Claudel, et, mon inséparable sac de
camping sur le dos, je retrouvai le Maître. Mes propo-
sitions lui plurent. Nous mîmes au point les modifica-
tions principales et j’eus la chance qu’il me donnât carte
blanche pour le reste... Plus de dix-huit mois ont passé
depuis dans la fièvre, l’enthousiasme, l’inquiétude, le déses-
poir, la rage et finalement l’entêtement et, depuis quelques
jours, Le Soulier de Satin vrombit, triomphant, sur la
magnifique scène du Théâtre-Français, servi par une
troupe pleine de foi et par une équipe de techniciens
exceptionnelle.
Ça fait plaisir.
*
* *
Pourquoi avoir choisi Le Soulier de Satin plutôt
qu’une autre des œuvres de Paul Claudel ?
i° Parce que, dans son œuvre, Le Soulier de
(Photo Debretagne.)
Costume de Don Camille.
Maquette de Lucien Coutaud.
(Photo Debretagne.)
Costume de Doua Musique.
Maquette de Lucien Coutaud.
chanson), j’avais travaillé plus
refis le chemin qui mène à la
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mois avant de pouvoir penser de nouveau à notre art,
mais les quelques conversations que j’avais eues avec
M. Paul Claudel nous avaient suffisamment prouvé à l’un
et à l’autre (abstraction faite de son savoir et de mon
ignorance, de son expérience à laquelle je ne pouvais
opposer que ma seule fougue), combien étaient sem-
blables les moindres de nos points de vue. Du premier
coup nous parlâmes le même langage. Qu’il s’agisse de
l’art du geste, de l’importance dramatique de la respi-
ration ou bien qu’il s’agisse de la valeur du verbe et de
sa composition spécifiquement théâtrale. Il ne me res-
tait plus qu’à attendre l’occasion de m’attaquer à l’une
de ses œuvres. L’année dernière M. Jean-Louis Vau-
doyer me la fournit. J’avais dit à ce dernier que mon
grand désir était de monter le plus tôt possible Le
Soulier de Satin ; il prit, comme Administrateur de la
Comédie-Française, la décision de satisfaire mon envie.
Je lui en suis reconnaissant et tiens aussi à assurer de
ma gratitude le Comité de lecture qui m’a fait confiance,
C’était par un jour de printemps... (comme dit la
à fond le problème, je
propriété de Paul Claudel, et, mon inséparable sac de
camping sur le dos, je retrouvai le Maître. Mes propo-
sitions lui plurent. Nous mîmes au point les modifica-
tions principales et j’eus la chance qu’il me donnât carte
blanche pour le reste... Plus de dix-huit mois ont passé
depuis dans la fièvre, l’enthousiasme, l’inquiétude, le déses-
poir, la rage et finalement l’entêtement et, depuis quelques
jours, Le Soulier de Satin vrombit, triomphant, sur la
magnifique scène du Théâtre-Français, servi par une
troupe pleine de foi et par une équipe de techniciens
exceptionnelle.
Ça fait plaisir.
*
* *
Pourquoi avoir choisi Le Soulier de Satin plutôt
qu’une autre des œuvres de Paul Claudel ?
i° Parce que, dans son œuvre, Le Soulier de
(Photo Debretagne.)
Costume de Don Camille.
Maquette de Lucien Coutaud.
(Photo Debretagne.)
Costume de Doua Musique.
Maquette de Lucien Coutaud.
chanson), j’avais travaillé plus
refis le chemin qui mène à la
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