DOI Heft:
Nr. 8 (Decembre 1943-Janvier 1944)
DOI Artikel:L'enseignement officiel
DOI Artikel:Masson, Paul-Marie: Les "Prix de Rome" de musique depuis l'armistice
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48496#0120
L’ENSEIGNEMENT OFFICIEL
Ce décalage un peu scandaleux remonte, paraît-il, à la guerre de 1914, et il a été
encore aggravé par la guerre actuelle. Il a pour cause (faut-il le dire ?) une question de
crédits. Ces auditions d’orchestre, souvent avec chœurs, coûtent de plus en plus cher à
organiser, et elles ne peuvent guère bénéficier des recettes habituelles de nos grands concerts.
L’Administration des Beaux-Arts, dont les ressources sont malheureusement trop limitées,
a beaucoup fait jusqu’à présent pour les Prix de Rome. Elle a été constamment secondée par
l’Académie des Beaux-Arts, dont le dévoué Secrétaire perpétuel manifeste une véritable
sollicitude pour les candidats et pour les lauréats. Malgré ce concours de bonnes volontés
on n’a pu encore rattraper l’énorme retard que nous avons signalé pour les auditions des
envois.
Il est à peine besoin d’insister sur les inconvénients de cet état de choses pour la
carrière des Prix de Rome. Ces premières œuvres écrites en toute liberté, remises dans les
délais prévus, ne sont pas exécutées à la date promise par l’Administration. Et pourtant, nos
jeunes musiciens ont un tel désir de les entendre à l’orchestre, et même un tel besoin, si
l’on songe à tout le profit qu’ils peuvent retirer de ces auditions, tant pour perfectionner
leur style que pour poursuivre leur carrière. Au contraire, ces œuvres attendent, vieillissent,
et certaines datent presque déjà lorsqu’elles sont révélées au public.
Pour mettre fin à cette situation exceptionnelle, un effort exceptionnel est néces-
saire. Il faut trouver le moyen d’assurer plusieurs auditions d’envois en une seule année,
et arriver à rattraper le retard. Les anciens lauréats obtiendraient enfin l’audition à laquelle
ils ont droit. Les
raient bientôt se
dates prévues,
verait ainsi liqui-
la paix, qui finira
Rien n’interdit
nouvelle carrière
possibilités s’ou-
vant les « Prix de
Rectification. Dans
mon dernier article sur
Res grands concerts pari-
siens , p. 238, du n° VT,
ajouter à la fin de la
note 4 : « (Note de la
Rédaction) ».
(Photo Gilletta.)
Vestibule des appartements en cours d’aménagement dans
l’annexe de la Villa « Il Paradiso », réservés aux Pen-
sionnaires de l’Académie de France repliée à Nice.
plus récents pour-
faire entendre aux
L’arriéré se trou-
dé au moment de
bien par venir,
d’espérer qu’une
et de nouvelles
vriront alors de-
Rome ».
Paul-Marie
MASSON,
Professeur d’Histoire
de la Musique à la
Sorbonne.
96
Ce décalage un peu scandaleux remonte, paraît-il, à la guerre de 1914, et il a été
encore aggravé par la guerre actuelle. Il a pour cause (faut-il le dire ?) une question de
crédits. Ces auditions d’orchestre, souvent avec chœurs, coûtent de plus en plus cher à
organiser, et elles ne peuvent guère bénéficier des recettes habituelles de nos grands concerts.
L’Administration des Beaux-Arts, dont les ressources sont malheureusement trop limitées,
a beaucoup fait jusqu’à présent pour les Prix de Rome. Elle a été constamment secondée par
l’Académie des Beaux-Arts, dont le dévoué Secrétaire perpétuel manifeste une véritable
sollicitude pour les candidats et pour les lauréats. Malgré ce concours de bonnes volontés
on n’a pu encore rattraper l’énorme retard que nous avons signalé pour les auditions des
envois.
Il est à peine besoin d’insister sur les inconvénients de cet état de choses pour la
carrière des Prix de Rome. Ces premières œuvres écrites en toute liberté, remises dans les
délais prévus, ne sont pas exécutées à la date promise par l’Administration. Et pourtant, nos
jeunes musiciens ont un tel désir de les entendre à l’orchestre, et même un tel besoin, si
l’on songe à tout le profit qu’ils peuvent retirer de ces auditions, tant pour perfectionner
leur style que pour poursuivre leur carrière. Au contraire, ces œuvres attendent, vieillissent,
et certaines datent presque déjà lorsqu’elles sont révélées au public.
Pour mettre fin à cette situation exceptionnelle, un effort exceptionnel est néces-
saire. Il faut trouver le moyen d’assurer plusieurs auditions d’envois en une seule année,
et arriver à rattraper le retard. Les anciens lauréats obtiendraient enfin l’audition à laquelle
ils ont droit. Les
raient bientôt se
dates prévues,
verait ainsi liqui-
la paix, qui finira
Rien n’interdit
nouvelle carrière
possibilités s’ou-
vant les « Prix de
Rectification. Dans
mon dernier article sur
Res grands concerts pari-
siens , p. 238, du n° VT,
ajouter à la fin de la
note 4 : « (Note de la
Rédaction) ».
(Photo Gilletta.)
Vestibule des appartements en cours d’aménagement dans
l’annexe de la Villa « Il Paradiso », réservés aux Pen-
sionnaires de l’Académie de France repliée à Nice.
plus récents pour-
faire entendre aux
L’arriéré se trou-
dé au moment de
bien par venir,
d’espérer qu’une
et de nouvelles
vriront alors de-
Rome ».
Paul-Marie
MASSON,
Professeur d’Histoire
de la Musique à la
Sorbonne.
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