RÉPARATION DES DOMMAGES CAUSÉS PAR LA GUERRE
des travaux. Il sera attribué sur le budget du Commissariat à la Reconstruction et, pour
couvrir la part de dépense restant à leur charge, des facilités d’emprunt pourront être
accordées aux propriétaires.
On ne pouvait toutefois laisser les propriétaires procéder en toute liberté à l’exécu-
tion des travaux restant à leur charge. Une installation électrique défectueuse peut causer
des risques d’incendie au monument entier; la construction avec des matériaux modernes
et suivant des formes nouvelles des parties
non classées de l’édifice peut gâter l’aspect
de celles qui sont classées. Sans retirer au pro-
priétaire le droit qu’il tient de la législation
générale des dommages de guerre de choisir
lui-même son architecte, il importait de
prendre à cet égard certaines garanties et, à
cet effet, de soumettre l’exécution des travaux
non seulement au contrôle du Commissariat à
la Reconstruction, mais également à celui de
l’Administration des Beaux-Arts, le premier-
devant être, en la circonstance, surtout d’ordre
financier et le second étant seulement d’ordre
technique.
La loi décide, en conséquence, qu’il
ne suffit pas pour le propriétaire d’obtenir
l’agrément de son architecte par le Commis-
sariat à la Reconstruction ; le choix qu’il aura
fait ne deviendra « effectif que sur avis con-
forme de l’Administration des Beaux-Arts ».
La loi précise, en outre, que l’exécution des Orléans_ Fenêtres du Musée
travaux sera « soumise au contrôle esthétique sur la rue Charles-Sanglier (25 septembre 1940).
et archéologique de l’architecte en chef des
Monuments Historiques » sans que toutefois celui-ci encoure « de ce fait aucune respon-
sabilité particulière ». Ce contrôle assurera l’unité de vues indispensable pour tous les
travaux, de quelque nature qu’ils soient, à exécuter dans un immeuble classé en
totalité ou en partie et, afin qu’il soit effectivement exercé et reconnu par tous les inté-
ressés, l’architecte en chef des Monuments Historiques recevra une part des hono-
raires afférents aux travaux restant à la charge du propriétaire. Cette part, d’ailleurs
faible, sera déduite des honoraires prévus pour l’architecte du propriétaire. Grâce
à ces sages dispositions, la conservation d’un monument classé, son aspect ou
son caractère d’art ne pourront être compromis par des travaux malencontreux.
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