DOI Heft:
Nr. 9 (Fevrier-Mars 1944)
DOI Artikel:Portrait d'artiste
DOI Artikel:Fabre, Emile: Antoine
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.48496#0170
PORTRAIT D’ARTISTE
dien, il devint critique et pendant des années, la plume à la main, parla inlassablement du
théâtre, du théâtre, du théâtre. La guerre de 1939, seule, mit fin à son activité, mais dans la
retraite lointaine qu’il avait choisie, il pensait toujours au théâtre, et naguère il m’écrivait
encore une longue lettre à propos d’un livre sur la Comédie, qui venait de paraître.
Ainsi vécut Antoine, l’homme d’un seul amour; et cette vie singulière qui ne commen-
çait que le soir, avec les feux de la rampe, s’achevait vers deux heures du matin sous la clarté
lunaire; quant à sa vie au grand soleil, parmi les hommes, loin du théâtre, Antoine lui accorda
d’autant moins d’intérêt qu’il ne la tint que pour un songe, le songe du dormeur qui se croit
éveillé.
Émile FABRE.
(Ph. de M. Georges G. Toudouze.)
Ar Mor Bra%, la maison d’Antoine à Camaret.
136
dien, il devint critique et pendant des années, la plume à la main, parla inlassablement du
théâtre, du théâtre, du théâtre. La guerre de 1939, seule, mit fin à son activité, mais dans la
retraite lointaine qu’il avait choisie, il pensait toujours au théâtre, et naguère il m’écrivait
encore une longue lettre à propos d’un livre sur la Comédie, qui venait de paraître.
Ainsi vécut Antoine, l’homme d’un seul amour; et cette vie singulière qui ne commen-
çait que le soir, avec les feux de la rampe, s’achevait vers deux heures du matin sous la clarté
lunaire; quant à sa vie au grand soleil, parmi les hommes, loin du théâtre, Antoine lui accorda
d’autant moins d’intérêt qu’il ne la tint que pour un songe, le songe du dormeur qui se croit
éveillé.
Émile FABRE.
(Ph. de M. Georges G. Toudouze.)
Ar Mor Bra%, la maison d’Antoine à Camaret.
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