AU CABINET DES DESSINS
On pourrait encore prendre
plaisir à rapprocher certaines pages
du carnet des peintures ou des gra-
vures dont elles sont l’esquisse ou
l’étude terminée. Ce profil que l’ar-
tiste a tracé d’après lui-même, vers
1764 (p. 2), c’est exactement celui
que l’on reconnaît dans un portrait-
médaillon gravé par Jules de Gon-
court d’après un autre dessin. La
petite aquarelle du Couronnement de
Voltaire est la première pensée de la
composition aujourd’hui au Louvre,
de même que les croquis des pein-
tures et des sculptures du Salon de
1765, crayonnés à sept pages diffé-
rentes, ont été utilisés dans la grande
vue de ce Salon, aussi au Louvre.
Les deux portraits d’Henri IV et de
Sully sont des études pour les pein-
tures que gravera P. Chenu. Ailleurs,
ce sont deux esquisses pour le fron-
tispice de l’Almanach historico-physique
de Bellanger, gravé à l’eau-forte par
Saint-Aubin en 1762, et ailleurs en-
core, c’est une des vignettes pour
les Nouveaux Voyages dans l'Amé-
rique septentrionale du Chevalier Bossu,
dont il a donné en 1776 le trait
d’eau-forte, terminé au burin par J.-L. Louvion. Le dessin du groupe T Aria et Tœtus,
de Théodon et Le Pautre, rappelle que l’artiste a placé ce monument dans une de ses deux
planches du Spectacle des Tuileries : les Chaises. Enfin, peut-être est-il permis de voir, dans la
page où il a représenté un épisode de la vie de Néron, l’idée d’une composition pour le Spec-
tacle de l'histoire romaine, ouvrage à l’illustration duquel il a fourni une importante contribu-
tion et qui est demeuré inachevé.
Mais tout cela, c’est le point de vue de l’historien. Il est intéressant, certes, mais
indépendant de celui de l’artiste et de l’amateur, comme la valeur documentaire d’un dessin
est indépendante de sa qualité et du plaisir qu’il procure. Pour quiconque est sensible
A3
Gabriel de Saint-Aubin. — Le Salon du Louvre en 1765.
Croquis des tableaux occupant la paroi de droite du
Salon. (Pierre noire.)
On pourrait encore prendre
plaisir à rapprocher certaines pages
du carnet des peintures ou des gra-
vures dont elles sont l’esquisse ou
l’étude terminée. Ce profil que l’ar-
tiste a tracé d’après lui-même, vers
1764 (p. 2), c’est exactement celui
que l’on reconnaît dans un portrait-
médaillon gravé par Jules de Gon-
court d’après un autre dessin. La
petite aquarelle du Couronnement de
Voltaire est la première pensée de la
composition aujourd’hui au Louvre,
de même que les croquis des pein-
tures et des sculptures du Salon de
1765, crayonnés à sept pages diffé-
rentes, ont été utilisés dans la grande
vue de ce Salon, aussi au Louvre.
Les deux portraits d’Henri IV et de
Sully sont des études pour les pein-
tures que gravera P. Chenu. Ailleurs,
ce sont deux esquisses pour le fron-
tispice de l’Almanach historico-physique
de Bellanger, gravé à l’eau-forte par
Saint-Aubin en 1762, et ailleurs en-
core, c’est une des vignettes pour
les Nouveaux Voyages dans l'Amé-
rique septentrionale du Chevalier Bossu,
dont il a donné en 1776 le trait
d’eau-forte, terminé au burin par J.-L. Louvion. Le dessin du groupe T Aria et Tœtus,
de Théodon et Le Pautre, rappelle que l’artiste a placé ce monument dans une de ses deux
planches du Spectacle des Tuileries : les Chaises. Enfin, peut-être est-il permis de voir, dans la
page où il a représenté un épisode de la vie de Néron, l’idée d’une composition pour le Spec-
tacle de l'histoire romaine, ouvrage à l’illustration duquel il a fourni une importante contribu-
tion et qui est demeuré inachevé.
Mais tout cela, c’est le point de vue de l’historien. Il est intéressant, certes, mais
indépendant de celui de l’artiste et de l’amateur, comme la valeur documentaire d’un dessin
est indépendante de sa qualité et du plaisir qu’il procure. Pour quiconque est sensible
A3
Gabriel de Saint-Aubin. — Le Salon du Louvre en 1765.
Croquis des tableaux occupant la paroi de droite du
Salon. (Pierre noire.)