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Revue égyptologique — 6.1891

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Revillout, Eugène: Lettre à M. Groff: au sujet de sa thèse sur les deux versions du décret de Canope
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https://doi.org/10.11588/diglit.11061#0072

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62

Eugène Revillout.

LETTEE A M. GEOEE

AU SUJET DE SA THÈSE SUE LES DEUX VERSIONS DU DÉCEET DE CANOPE.
Mon cher élève et ami,

Maintenant que la thèse, soutenue par vous à l'Ecole du Louvre il y a un an, sur
les deux versions démotiques du décret de Canope, est complètement prête à paraître; je
puis vous en dire mon opinion entière.

Cette thèse est excellente et votre publication deviendra indispensable à tout égypto-
logue digne de ce nom. — Le texte de vos deux versions est très correct, bien copié, bien
traduit : et les commentaires dont vous l'accompagnez, tant dans la partie imprimée que
dans la partie autographique, ne feront que rehausser la valeur de votre livre.

Par avance, vous avez fait pleine justice des erreurs grossières que l'on a voulu intro-
duire récemment dans la science, tant à propos du temps en mtuf = ïrreq, qu'à propos du
temps en earf = etiarf = eTpeq, qu'à propos du temps en sa = ujevq, qu'à propos de la
particule yen = ujô.«, etc.

Je sais que vous avez l'intention de revenir encore, dans des dissertations spéciales,
sur toutes ces questions. Mais dès maintenant je vous félicite de l'œuvre faite.

Au point de vue historique, votre thèse n'est pas moins intéressante; et les notes que
vous donnez sur les circonstances dans lesquelles le décret de Canope fut promulgué et les
différentes dispositions qui y furent prises ne sauraient qu'intéresser et instruire vos lecteurs,
même après les nombreux et savants travaux qui ont été faits à ce sujet.

Permettez-moi seulement d'y joindre deux autres notes supplémentaires :

1° D'après une ancienne tradition, fort à propos citée par vous, «les rois d'Egypte, lors
»de leur inauguration, étaient conduits dans le temple d'Isis à Memphis et étaient obligés
»d'y jurer qu'ils maintiendraient l'usage de l'année de 365 jours et n'y permettraient aucune
» intercalation. »

Evidemment ce serment ne put être imaginé qu'après la tentative de réforme opérée
par Évergète Ier dans l'année égyptienne. Nous savons que cette réforme, copiée plus tard
par Jules César et Auguste, ne réussit pas, et qu'Epiphane fut obligé d'y renoncer expres-
sément, lorsqu'il voulut appaiser la révolte qui lui avait ravi l'Egypte presque entière à la
mort de son père. C'est pour cela qu'à la façon des vieux Pharaons, Epiphane s'intitule
dans le décret de Kosette maître, comme Ptah, des panégyries de hebset ou des panégyries
trentenaires, c'est-à-dire des mois d'une année sothiaque basée sur un cycle d'années vagues.

Mais ce serment fut-il vraiment imaginé? La légende sur le rôle du temple d'Isis lors
du couronnement des rois a-t-elle un fondement réel? On aurait pu en douter sans la stèle
du grand prêtre de Memphis Psereptah. Cette stèle paraît assez nette dans le sens indiqué
par le vieux commentateur cité par Ideler et Halma :

«Lorsque je fus dans ma 14e année, c'est moi qui plaçai l'ornement de Furseus sur le
» front de celui qui allait (être) roi, au jour où il réunit les deux mondes, et qui fis à lui
» les rites dans la salle du Hebset (de la panégyrie trentenaire). C'est moi qui guidais tous
» les dignitaires du mystère. C'est moi qui fis les rites de la consécration de cet Horus, au
» moment de la naissance de (ce) dieu dans Hatnub. On alla (ensuite) à la ville des Grecs
 
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