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Revue égyptologique — 6.1891

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Nr. 3-4
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Revillout, Eugène: Leçon d'ouverture: prononcée à l'École du Louvre, le lundi, 19 décembre 1887, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.11061#0191

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Leçon d'otjvektuke.

149

» Apis-Osiris-Xent-Ament, seigneur de l'éternité.....dieux et déesses de la région Amhi,

» faites demeurer en bon repos1 un tel,, un tel, etc.

«Voici qu'ils chantent à jamais! Voicr* qu'ils germent à jamais, les hommes dont j'ai
» dit les noms et qui sont morts dans le mystère d'Apis Osiris, seigneur des dieux.

«L'homme qui lira cette stèle, qu'il ne les fraude pas (de ses prières). Qu'il fasse bé-
» nédiction sur eux; ainsi que sur celui qui a écrit. »2

A ce point de vue; comme à beaucoup d'autres, l'Egypte ne nous paraît pas isolée
dans le monde antique.

Dans un travail communiqué à la société archéologique de Londres, fondée par notre
ami regretté M. Birch, nous avons récemment établi qu'en Chaldée, en Assyrie, dans des
morceaux religieux qui ont été copiés et traduits sous le règne d'Assourbanipal, on priait
déjà pour les morts.

Une de ces prières surtout revêt une forme très poétique. Il s'agit d'un roi mort en
héros au milieu d'une victoire sur le champ de bataille, et ce qu'on demande pour lui ce
n'est point seulement le repos éternel, c'est la royauté dans les cieux et la résurrection dans
le monde des vivants.3

Un autre document bilingue de la même époque se rapporte à un simple particulier,
et cette fois, comme dans notre stèle du Sérapéum, les vœux qu'on exprime, les prières
qu'on adresse aux dieux ont pour but le bon repos de l'âme du défunt. Ce bon repos avec
l'apaisement de son cœur, suivant l'expression chaldéenne, implique évidemment la croyance
en la perpétuité de l'existence et de la personnalité après la mort.

Dans la tablette babylonienne il est question de sacrifices. Mais ces sacrifices sont faits
aux dieux pour qu'ils s'apaisent et soient indulgents pour le défunt dans le jugement suprême,
le grand jugement de sa personne et de son cœur. Vous savez, Messieurs, quelle place im-
mense ce jugement du mort a tenu dans les croyances égyptiennes depuis les temps les
plus reculés. Au fond, tout le rituel funéraire a ce grand jugement en vue et la constante
préoccupation du pieux croyant de la vallée du Nil pendant sa vie était de se mettre en
état de pouvoir ce jour-là, en toute vérité, débiter devant Osiris chacun des articles dont se
compose la confession négative qui forme le chapitre 125 du Livre des morts.

Ainsi nous retrouvons partout, dans les croyances et dans les dogmes, comme dans les
institutions juridiques, un certain consensus des grands peuples anciens, qui résultait pour
ainsi dire d'une pénétration réciproque. Notre civilisation actuelle est le dernier aboutissant
des civilisations antiques, et quand on y regarde de près, on est surpris de voir combien
sont grandes et fortes ces racines qui plongent dans la nuit des temps.

Vous savez, Messieurs, que notre cours de droit, dans lequel nous traitons des origines
les plus reculées de notre droit moderne, aura lieu deux fois par mois, le premier et le
troisième samedi de chaque mois. Le cours de démotique, auquel se rattache cette leçon
d'ouverture, continuera tous les lundis. Quant au cours de copte, il se fera tous les mardis, à
partir de demain, toujours à la même heure, cinq heures du soir.

1 |^_^ hotep paraît ici très net. Dans des formules analogues on trouve ^^L-, rau «nom».

2 Voir pour ce texte aux planches.

3 Nous publierons bientôt cette étude dans la Revue.
 
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