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Revue égyptologique — 12.1907

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Nr, 4
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Livres et revues
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https://doi.org/10.11588/diglit.11501#0233
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Livres et eevues.

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routh». Comme les livres, qui viennent de m'être envoyés dans ce but, sont très nombreux, tout en réser-
vant le côté purement copte, je crois devoir en faire dès aujourd'hui rénumération.

Dans le choix des livres de cette provenance, que j'ai fait à cette occasion, je me suis surtout
occupé du côté isagogique, plus particulièrement intéressant pour une université située si loin. Je ne crois
pas du tout, pour ma part, que cet éloignement doive condamner tout un centre d'études, comme étranger
au mouvement scientifique d'Europe, ainsi que semblait le dire M. Maspeeo en présentant à l'Institut la
grammaire copte de M. Mallon.1 Un de mes collègues du conseil de la Société Asiatique y soutenait pré-
cisément le contraire et je suis de son avis. L'idée même, de faire dans cette université une faculté orientale,
est neuve et intéressante. On ne saurait la mieux placer d'ailleurs, et la collaboration des Syriens, des
Arabes et au besoin des Coptes natifs lui donne un aide précieux. C'est à tort que l'on prétend parfois
que ces natifs n'ont pas l'esprit scientifique. En Egypte particulièrement je connais des Musulmans et des
Coptes, qui sont absolument nos égaux au point de vue de l'intelligence et de la culture intellectuelle.
Je citerai: Ismaïl Pacha Sabei, 2 le sous-secrétaire d'état à la justice, qu'on a profondément blessé par des
prétentions de ce genre; Attia Wahbt et Wahby Shéata, ces Coptes, si intelligents, avec lesquels je suis
en rapports continuels, le gouverneur des provinces sud de l'Egypte, que j'ai eu le plaisir de connaître
pendant ma mission de 1889; Mohammed Qurd Ali, rédacteur-propriétaire de la Bévue Al-Moktabas, qui
s'exprime ainsi dans son appel « Aux Orientalistes » : «Le Moktahas* a pour programme d'initier les Orien-
taux à la science et à la méthode européennes et de marcher lui-même dans cette voie. Une large part
sera faite aux études arabes et nous nous proposons de faire connaître à nos compatriotes ce que l'Europe
a produit dans cette sphère. Nous accueillerons avec le plus grand plaisir les traveaux que les orien-
talistes nous adresseront et nous rendrons compte de leurs ouvrages dès qu'ils nous parviendront. D'un
autre côté, nous comptons publier des études que nos ressources locales nous permettent d'entreprendre
plus facilement qu'ailleurs. Novices dans la science, nous accepterons avec empressement les conseils qu'on
nous donnera, comptant en retour sur la sympathie et l'encouragement des savants, des sociétés et de leurs
publications.» C'est d'après ces principes que les savants Musulmans d'Egypte ont fondé — et cela jusqu'en
Tunisie — des universités où l'on enseigne toutes les sciences européennes. C'est d'après ces principes
aussi qu'agissent les directeurs des Revues coptes, écrites en arabe, et dans lesquelles mon ami Attia Wahbt
écrit si souvent. C'est d'après ces principes enfin que l'université S4 Joseph de Beyrouth a conçu le plan
de ses études classiques et celui de la Revue arabe qu'elle publie. Nous avons sous les yeux les neuf
volumes du journal Al-Machrig, paraissant deux fois par mois, avec illustrations, planches et bibliographie
européenne très étendue. Chacun des 24 fascicules de chaque année comprend 48 pages grand in-8. Je ne
saurais, dans ces conditions, donner un sommaire des neuf volumes.

Cette Revue a surtout pour but « d'étudier toutes les questions religieuses scientifiques littéraires et
historiques, qui ont rapport à l'orient, de publier des textes originaux et de faire connaître les travaux
orientales. Chaque numéro contient un bulletin bibliographique où l'on rend compte des publications rela-
tives à l'orient, avec une connaissance très suffisante des ouvrages français, allemands, anglais, italiens,
etc.» Les sciences naturelles, physiques, chimiques, etc. y ont leur part tout autant que les sciences
historiques et philologiques. Souvent on y trouve des articles instructifs sur les fouilles, la géographie
orientale, avec de bonnes cartes de régions souvent mal connues et des reproductions par dessin des anti-
quités, etc. Le Machriq aura à développer encore cette partie. Il serait à désirer qu'en Syrie il représentât
ce que représente en Grèce le bulletin de correspondance hellénique ou à Jérusalem les publications que
dirige Lagrange, correspondant de l'Institut, et son école si florissante.

Ce qui me frappe surtout dans les publications de l'université S* Joseph, c'est, je l'ai dit, le côté
isagogique. Elle vient là en tête des institutions du même genre avec ses dictionnaires, ses grammaires,
et ses professeurs d'ailleurs sont si loin de se désintéresser pratiquement du mouvement scientifique euro-
péen qu'ils viennent eux-mêmes siéger comme élèves sur les bancs de nos écoles. Je citerai M. Chaîne,
professeur à la faculté orientale de l'université de Beyrouth, qui, après trois ans d'études à l'école du
Louvre, où il suivait mes divers cours, vient d'y soutenir une excellente thèse, ayant pour titre : «Étude
sur la rédaction originale des Apophtègmes des Pères,» ouvrage dont nous parlerons longuement dans

1 Je ne crois pas davantage que cette grammaire copte doive remplacer celle de Peyron, ainsi qu'il le disait en même temps dans
la Mevue critique.

2 Ce Musulman, si intelligent, était venu représenter l'Egypte au congrès du centenaire du code civil. Il voulait aussi faire
achever à Paris dans une institution catholique les études commencées par son fils dans une institution congréganiste de province, et cela
à un point de vue purement moral; car il se défiait do la morale laïque et athée.

3 Voici le sommaire du n° 9 : p. 425, Jules Simon (biographie); p. 430, le domaine de la langue arabe; p. 435, les jeux et les
instruments de musique dans l'Andalousie maure (par un de nos lecteurs de Bagdad); p. 439, les Perses (traduit de Seignobos) ; p. 446,
les pensées d'un voyageur (poëme par le Cheikh Abdul Muhsein Al-Kazimi) ; p. 449, l'évolution intellectuelle et sociale en Égypte (parle
Dr. Georges Bey Samne); p. 454, les lois d'harmonie dans la nature, l'homme et l'animal (par M. Joseph, g. Zakhim) ; p. 458, poëme phi-
losophique (g. S. ne Irak); p. 461, l'histoire de la géométrie et des géomètres (par M. Faris Khouri) ; p. 465, la vie (des vers par Ismaïl
Pacha Sahri); p. 466, pages oubliées — la morale d'Ibn Al-Monkafaï; p. 468, les livres et les manuscrits; p. 482, le mouvement scientifique.
 
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