Revue générale de la construction (3.1906 (Nr. 53-76))

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Le marché marbrier dans le Nord

Nous avons parlé souvent du comptoir de vente
des marbres noirs, avant, pendant et après sa for-
mation. Il fonctionne, croyons-nous d'une façon
satisfaisante, et les prix de vente sont raisonnable-
ment rémunérateurs.

Malheureusement, le calme incroyable des
affaires a forcé la direction du comptoir à réduire
la production de chacun dans de très fortes propor-
tions.Les participants savent parfaitement que cette
situation est la conséquence d'une situation géné-
rale fâcheuse et que leur groupement n'a pu nuire
ni à leurs bons rapports avec les clients, ni à la
consommation de leurs produits par rapport à la
consommation des produits concurrents.

Ces marbriers étaient des sages. Il semblerait
qu'ils voudraient ne plus mériter cette apprécia-
tion.

La réduction de leur chiffre d'affaires leur lais-
sant des loisirs, ils ont voulu les employer à fabri-
quer des cheminées simples en marbres blancs et
rouges pour lesquels leur organisation est pourtant
imparfaite et leur personnel mal exercé. Mais il
leur a paru, en revanche, que les frais généraux
étant en quelque sorte garantis par le comptoir des
marbresnoirs,ils pouvaient sans grandsrisques tenter
l'expérience de modifier leur fabrication pendant
que les affaires étaient calmes, quittes à revenir au
marbre noir, pour lequel ils sont bien outillés, dès
que la prospérité du bâtiment renaîtra.

Mais une telle expérience ne montre pas ses
résultats de suite, et si, dans six ou dix mois, les
imprudents ont reconnu leur erreur, ils auront
dans l'intervalle produit une perturbation fâcheuse
dans la marbrerie du Nord. Et encore apprécie-
ront-ils ces résultats? Se rendront-ils compte de ce
que leur fabrication en blanc et rouge absorbe les
profits qui sont actuellement certains dans le noir ?
Est il facile et pratique de subdiviser la comptabilité
pour voir clair dans la question?

Or, il se trouvait que les articles très courants en
marbres de couleur : modillons, pompadours, capu-
cines, étaient déjà gâchés malencontreusement par
une jeune et riche société anonyme qui regrette
peut-être maintenant son erreur, mais qui s'est créé
une place sur le marché en employant l'argument
de pouvoir toujours et quand même vendre 5 p. c.
moins cher que ses concurrents. Argument malheu-
reux s'il en fut, car de 5 en 5 p. c., on en est arrivé
à vendre les articles très simples susdits à prix

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