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N° 55. — 5 Février 1906.
ARTS DE LA CONSTRUCTION
RUBEROID ROI desTOITURES
ASPHALTE, CAÛUÏjnS^^m^^e^ OU
AUTRES PRODUITS ALTÉRABLES "
... " , LÉGÈRETÉ , fAClÙTÉ OE POSE
INSISTER ,
SUR LA ; MARÇO É
OBSERVATOIRE ai BOURGES
couvert !» RUBEROID.
L'INDUSTRIE INTERNATIONALE.
20 Rue S'GEORGES-PARIS.
64 Rue de MÉRODE - BRUXELLES.
L'ARCHITECTURE HÉLIOTROPIQUE
Nous recevons de M. Eug. Petit la lettre ci-
après, répondant à celle de M. Philibert, publiée
dans notre n" 53 du 5 janvier 1906.
Souhaitons aux projets de ces Messieurs autant
d'applications qu'ils ont de paternités revendiquées,
et considérons la polémique comme close.
* #
Monsieur le Directeur,
En effet, rien n'est nouveau sous le soleil! Et ce
qui est infiniment curieux, c'est qu'à des points
différents d'un grand pays comme la France, deux
personnes complètement étrangères l'une à l'autre
et de profession très différente, aient eu une même
idée, presque au même moment.
M. Pellegrin, médecin principal de la marine, a
eu l'idée, en 1897, d'employer l'ensoleillement scien-
tifiquement appliqué dans l'habitation au traitement
des anémies. En 1898, il demanda le brevet d'un
système de constructions hygiéniques montées sur
pivot, brevet qu'il reçut le 11 août de la même
année.
C'est donc bien mon collaborateur qui a la prio-
rité de l'idée sur M. Philibert, et il n'a pas été peu
surpris de voir revendiquer par celui-ci une idée
qu'il croyait sienne et qui n'est, en réalité, ni à
lui ni à M. Philibert, — s'il ne s'agit que d'appli-
quer à une construction le principe de la mobilité.
En effet, il y a deux mois, alors que je cherchais
sur le littoral de la Côte d'Azur un emplacement
favorable à l'édification d'un groupe de maisons
giratoires, je ne fus pas peu surpris d'apprendre
qu'à La Seyne, près Toulon, existait depuis
douze ans une maison tournante.
Très vivement intrigué, je quittai Cannes pour
me rendre à La Seyne, et tout près de cette ville,
au lieu dit Les Sablettes, on me montra un kiosque
bâti par un maçon du pays.Ce kiosque pouvait tour-
ner sur lui-même si on le désirait.
11 était monté sur pivot et seize roues à essieux
roulant sur un rail et avait une pièce unique,octogo-
nale, percée de huit ouvertures,une sur chacune do
ses faces. Aucune idée autre que celle de l'origina-
lité n'avait présidé à sa conception, qui ne pouvait
être utile à rien II n'y avait pas lieu de s'y arrêter.
Je vis d'ailleurs le constructeur qui me confirma
purement et simplement cette intention.
Je ne sais ce qu'est l'idée de M.Philibert, ce qu'il
a voulu en tirer, et, surtout, ce qu'est son pro-
jet; mais si j'ai consenti avec empressement à
devenir en 1900 le collaborateur du docteur Pelle-
grin, c'est que j'ai senti l'importance d'une sem-
blable idée qui n'avait pas pour but la simple
mobilité, mais la mobilité comme moyen, et l'assai-
nissement de l'habitation comme but!
J'avais senti, à la communication des savantes
théories de mon ami sur la cure par l'héliothérapie
et la photothérapie, dont Pinsen fut l'initiateur,
tout le parti qu'on pouvait tirer au point de vue
médical d'un système giratoire bien conçu et pra-
tiquement établi.
C'est dans cet état d'esprit que je me suis mis à
l'étude et que j'ai réalisé le projet dont j'ai fait
depuis 1902 quatre expositions, après avoir sup-
primé le fameux pivot qui est la pierre d'achoppe-
ment de ce genre de construction et auquel avaient
eu recours M. Pellegrin ainsi que l'auteur de la
maison des Sablettes, et.... peut-être aussi notre
aimable contradicteur.
Je serais bien heureux de connaître la conception
de M. Philibert, qui a dû passer, comme mon colla-
borateur et comme moi-même, pour un fou, car
N° 55. — 5 Février 1906.
ARTS DE LA CONSTRUCTION
RUBEROID ROI desTOITURES
ASPHALTE, CAÛUÏjnS^^m^^e^ OU
AUTRES PRODUITS ALTÉRABLES "
... " , LÉGÈRETÉ , fAClÙTÉ OE POSE
INSISTER ,
SUR LA ; MARÇO É
OBSERVATOIRE ai BOURGES
couvert !» RUBEROID.
L'INDUSTRIE INTERNATIONALE.
20 Rue S'GEORGES-PARIS.
64 Rue de MÉRODE - BRUXELLES.
L'ARCHITECTURE HÉLIOTROPIQUE
Nous recevons de M. Eug. Petit la lettre ci-
après, répondant à celle de M. Philibert, publiée
dans notre n" 53 du 5 janvier 1906.
Souhaitons aux projets de ces Messieurs autant
d'applications qu'ils ont de paternités revendiquées,
et considérons la polémique comme close.
* #
Monsieur le Directeur,
En effet, rien n'est nouveau sous le soleil! Et ce
qui est infiniment curieux, c'est qu'à des points
différents d'un grand pays comme la France, deux
personnes complètement étrangères l'une à l'autre
et de profession très différente, aient eu une même
idée, presque au même moment.
M. Pellegrin, médecin principal de la marine, a
eu l'idée, en 1897, d'employer l'ensoleillement scien-
tifiquement appliqué dans l'habitation au traitement
des anémies. En 1898, il demanda le brevet d'un
système de constructions hygiéniques montées sur
pivot, brevet qu'il reçut le 11 août de la même
année.
C'est donc bien mon collaborateur qui a la prio-
rité de l'idée sur M. Philibert, et il n'a pas été peu
surpris de voir revendiquer par celui-ci une idée
qu'il croyait sienne et qui n'est, en réalité, ni à
lui ni à M. Philibert, — s'il ne s'agit que d'appli-
quer à une construction le principe de la mobilité.
En effet, il y a deux mois, alors que je cherchais
sur le littoral de la Côte d'Azur un emplacement
favorable à l'édification d'un groupe de maisons
giratoires, je ne fus pas peu surpris d'apprendre
qu'à La Seyne, près Toulon, existait depuis
douze ans une maison tournante.
Très vivement intrigué, je quittai Cannes pour
me rendre à La Seyne, et tout près de cette ville,
au lieu dit Les Sablettes, on me montra un kiosque
bâti par un maçon du pays.Ce kiosque pouvait tour-
ner sur lui-même si on le désirait.
11 était monté sur pivot et seize roues à essieux
roulant sur un rail et avait une pièce unique,octogo-
nale, percée de huit ouvertures,une sur chacune do
ses faces. Aucune idée autre que celle de l'origina-
lité n'avait présidé à sa conception, qui ne pouvait
être utile à rien II n'y avait pas lieu de s'y arrêter.
Je vis d'ailleurs le constructeur qui me confirma
purement et simplement cette intention.
Je ne sais ce qu'est l'idée de M.Philibert, ce qu'il
a voulu en tirer, et, surtout, ce qu'est son pro-
jet; mais si j'ai consenti avec empressement à
devenir en 1900 le collaborateur du docteur Pelle-
grin, c'est que j'ai senti l'importance d'une sem-
blable idée qui n'avait pas pour but la simple
mobilité, mais la mobilité comme moyen, et l'assai-
nissement de l'habitation comme but!
J'avais senti, à la communication des savantes
théories de mon ami sur la cure par l'héliothérapie
et la photothérapie, dont Pinsen fut l'initiateur,
tout le parti qu'on pouvait tirer au point de vue
médical d'un système giratoire bien conçu et pra-
tiquement établi.
C'est dans cet état d'esprit que je me suis mis à
l'étude et que j'ai réalisé le projet dont j'ai fait
depuis 1902 quatre expositions, après avoir sup-
primé le fameux pivot qui est la pierre d'achoppe-
ment de ce genre de construction et auquel avaient
eu recours M. Pellegrin ainsi que l'auteur de la
maison des Sablettes, et.... peut-être aussi notre
aimable contradicteur.
Je serais bien heureux de connaître la conception
de M. Philibert, qui a dû passer, comme mon colla-
borateur et comme moi-même, pour un fou, car