94
L'« IDÉAL »
Time is money ! Maxime importée d'Angleterre
qui commence à pénétrer dans les mœurs de nos
industriels et commerçants, lesquels ont enfin
reconnu qu'on ne rattraperait jamais la précieuse
minute perdue à faire un travail dont on pouvait
abréger la durée.
La machine à écrire a été un auxiliaire précieux
qui, dès son apparition, a trouvé grandes ouvertes
les portes de nos « offices », où elle s'est introduite
pour en chasser les commis souvent grincheux et
les remplacer par la sténo-dactylographe, dont la
vue est plus agréable et dont le « pianotement »
quelquefois ennuyeux est toujours oublié en faveur
de celle qui « pianote ».
Si toutes les machines sont bonnes, toutes ne
ne sont pas parfaites, et, étant donné que la perfec-
fection n'est pas do ce monde, nous pourrions dire
qu'aucune n'est parfaite; mais, enfin, il faut recon-
naître l'ingéniosité des chercheurs à apporter des
améliorations très sensibles aux premiers appa-
reils, et ce n'est déjà plus la volumineuse machine
lourde, encombrante du début, mais des appareils
légers, faciles à manoeuvrer et rapides qui, tous les
jours, sortent du cerveau des constructeurs.
Parmi les progrès qui restaient à réaliser, il y
avait la question de la visibilité de l'écriture,
réforme qui devait avoir pour résultat d'activer le
rendement, puisque l'opérateur n'était plus obligé
de perdre son temps à de multiples opérations ni à
des déhanchements disgracieux pour trouver le
dernier mot imprimé ou rechercher la correction à
faire. Il nous est arrivé d'apprécier bien des fois les
ennuis de l'écriture cachée. Supposez que la dacty-
lographe manque une touche ; convaincue qu'elle a
frappé sur la bonne lettre, elle continue son travail,
et, lorsque son épître est terminée, elle la relit et
s'aperçoit de l'erreur; il est facile de s'imaginer le
temps qu'elle va perdre à replacer sa lettre dans
l'appareil, à rechercher l'endroit où se trouve l'er-
reur, à le faire coïncider exactement avec celui où
le caractère viendra frapper, temps précieux pen-
dant lequel une lettre nouvelle aurait été ajustée et
à moitié écrite, et, comme les petites causes pro-
duisent les grands effets, voilà un courrier en
retard, un ordre qui pouvait parvenir par la poste,
et pour la transmission duquel il faudra employer
le télégraphe, etc. Que d'ennuis pour une touche
mal frappée !
Evidemment, personne ne s'est donné la peine de
calculer le temps qu'il faut passer pour combiner
une abréviation comme M"'e, Bat0", Gle, etc., et il y
avait là un progrès très sensible à réaliser qui con-
sistait à n'avoir qu'un mouvement à faire pour que
les petits caractères abréviatifs vinssent occuper
avec précision la place qui leur est attribuée et
donner un résultat à la fois clair et gracieux et non
plus des combinaisons où le caractère abréviatif
était aussi gros que le caractère principal, et cela
après des efforts d'imagination, pour arriver à un
résultat aussi piteux que celui-ci, par exemple :
Me pour madame, Bâton pour bataillon, Gie pour
compagnie.
La machine à écrire doit aussi
se prêter à de multiples opéra-
tions, et celle qui, par une
simple touche de rappel,permet
de ramener automatiquement
le chariot au point exact où une
correction s'impose, en évitant
toute manipulation, doit forcé-
ment jouir de la faveur des
opérateurs. Cette simple touche
i rend, en outre, les plus grands
| services dans les additions,rele-
BÎJ vés, factures, établissement de
S|' tableaux, dans tous les cas enfin
où il est nécessaire que les ca-
|f ractères viennent occuper un
emplacement exactement déter-
miné à l'avance. Normalement,
en effet, le chariot se meut de droite à gauche,
alors que l'impression se fait de gauche à droite,
mais, lorsqu'une addition se présente, comme les
colonnes de chiffres à additionner- sont visibles,
l'opérateur peut faire l'opération directement sur
la machine et l'addition doit alors s'imprimer de
droite à gauche; c'est là le rôle important de la
touche de rappel.
Parmi les accessoires de la machine à écrire, le
tabulateur est celui qui rendrait les plus grands
services, mais à la condition qu'il permette de pla-
cer automatiquement les caractères au-dessous les
uns des autres et d'arriver, dans une colonne de
chiffres, à ce que les unités, les dizaines, les cen-
taines, etc.. se correspondent d'une façon mathéma-
tique.
Lorsqu'il s'agit de deux nombres, une touche de
rappel bien combinée suffit; mais s'il s'agit d'une
L'« IDÉAL »
Time is money ! Maxime importée d'Angleterre
qui commence à pénétrer dans les mœurs de nos
industriels et commerçants, lesquels ont enfin
reconnu qu'on ne rattraperait jamais la précieuse
minute perdue à faire un travail dont on pouvait
abréger la durée.
La machine à écrire a été un auxiliaire précieux
qui, dès son apparition, a trouvé grandes ouvertes
les portes de nos « offices », où elle s'est introduite
pour en chasser les commis souvent grincheux et
les remplacer par la sténo-dactylographe, dont la
vue est plus agréable et dont le « pianotement »
quelquefois ennuyeux est toujours oublié en faveur
de celle qui « pianote ».
Si toutes les machines sont bonnes, toutes ne
ne sont pas parfaites, et, étant donné que la perfec-
fection n'est pas do ce monde, nous pourrions dire
qu'aucune n'est parfaite; mais, enfin, il faut recon-
naître l'ingéniosité des chercheurs à apporter des
améliorations très sensibles aux premiers appa-
reils, et ce n'est déjà plus la volumineuse machine
lourde, encombrante du début, mais des appareils
légers, faciles à manoeuvrer et rapides qui, tous les
jours, sortent du cerveau des constructeurs.
Parmi les progrès qui restaient à réaliser, il y
avait la question de la visibilité de l'écriture,
réforme qui devait avoir pour résultat d'activer le
rendement, puisque l'opérateur n'était plus obligé
de perdre son temps à de multiples opérations ni à
des déhanchements disgracieux pour trouver le
dernier mot imprimé ou rechercher la correction à
faire. Il nous est arrivé d'apprécier bien des fois les
ennuis de l'écriture cachée. Supposez que la dacty-
lographe manque une touche ; convaincue qu'elle a
frappé sur la bonne lettre, elle continue son travail,
et, lorsque son épître est terminée, elle la relit et
s'aperçoit de l'erreur; il est facile de s'imaginer le
temps qu'elle va perdre à replacer sa lettre dans
l'appareil, à rechercher l'endroit où se trouve l'er-
reur, à le faire coïncider exactement avec celui où
le caractère viendra frapper, temps précieux pen-
dant lequel une lettre nouvelle aurait été ajustée et
à moitié écrite, et, comme les petites causes pro-
duisent les grands effets, voilà un courrier en
retard, un ordre qui pouvait parvenir par la poste,
et pour la transmission duquel il faudra employer
le télégraphe, etc. Que d'ennuis pour une touche
mal frappée !
Evidemment, personne ne s'est donné la peine de
calculer le temps qu'il faut passer pour combiner
une abréviation comme M"'e, Bat0", Gle, etc., et il y
avait là un progrès très sensible à réaliser qui con-
sistait à n'avoir qu'un mouvement à faire pour que
les petits caractères abréviatifs vinssent occuper
avec précision la place qui leur est attribuée et
donner un résultat à la fois clair et gracieux et non
plus des combinaisons où le caractère abréviatif
était aussi gros que le caractère principal, et cela
après des efforts d'imagination, pour arriver à un
résultat aussi piteux que celui-ci, par exemple :
Me pour madame, Bâton pour bataillon, Gie pour
compagnie.
La machine à écrire doit aussi
se prêter à de multiples opéra-
tions, et celle qui, par une
simple touche de rappel,permet
de ramener automatiquement
le chariot au point exact où une
correction s'impose, en évitant
toute manipulation, doit forcé-
ment jouir de la faveur des
opérateurs. Cette simple touche
i rend, en outre, les plus grands
| services dans les additions,rele-
BÎJ vés, factures, établissement de
S|' tableaux, dans tous les cas enfin
où il est nécessaire que les ca-
|f ractères viennent occuper un
emplacement exactement déter-
miné à l'avance. Normalement,
en effet, le chariot se meut de droite à gauche,
alors que l'impression se fait de gauche à droite,
mais, lorsqu'une addition se présente, comme les
colonnes de chiffres à additionner- sont visibles,
l'opérateur peut faire l'opération directement sur
la machine et l'addition doit alors s'imprimer de
droite à gauche; c'est là le rôle important de la
touche de rappel.
Parmi les accessoires de la machine à écrire, le
tabulateur est celui qui rendrait les plus grands
services, mais à la condition qu'il permette de pla-
cer automatiquement les caractères au-dessous les
uns des autres et d'arriver, dans une colonne de
chiffres, à ce que les unités, les dizaines, les cen-
taines, etc.. se correspondent d'une façon mathéma-
tique.
Lorsqu'il s'agit de deux nombres, une touche de
rappel bien combinée suffit; mais s'il s'agit d'une