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N° 71. — 5 Octobre 1906.
ARTS DE LA CONSTRUCTION
tion, des conditions ne peuvent comporter qu'une
offre ou une demande.
Et voilà comme subitement se dévoile l'esprit
intéressé de certaines âmes aux plis insondables!
Gomme cet habile homme sait joindre l'utile à
l'agréable! Mais aussi, comme il paraît bien ignorer
les règles fondamentales qui sont les bases de l'in-
dustrie du journalisme!
Si nous résumons sa pensée, nous arrivons à cette
prétention au moins extraordinaire : Faire faire par
l'auteur d'un projet l'éloge de son propre travail,
mettre à sa disposition nos rotatives pour porter au
delà des mers ce même éloge, embrigader des cli-
cheurs pour élever jusqu'aux nues les vues, plans,
coupes et façades conçus par cet artiste, et ensuite,
comme toute peine mérite salaire, en remerciement
du service à lui rendu par la propagation de son
œuvre, n'avoir plus qu'à le prier de passer à notre
caisse pour toucher le prix du travail, avantage
plus sensible à son cœur intéressé que la renommée
acquise par notre publication.
Ce renversement des rôles nous avait fait croire
que notre reporter avait mal compris la pensée de
son interlocuteur, mais la réflexion et les explica-
tions nous ont démontré qu'elle avait été suffisam-
ment exprimée pour ne laisser aucun doute, d'où
nous sommes obligés de conclure que la profession
d'architecte est bien peu rémunératrice, puisque,
après avoir fait construire une maison de plusieurs
centaines de mille francs, son autour doit encore
attendre après la rémunéiation d'un article pour
compléter son budget; et vraiment, si nous avions
moins de préoccupations, nous jetterions une larme
apitoyée sur le sort malheureux de cet infortuné
qui n écrit sans doute que sur du papier de la
Banque de France.
Pour conclure, nous déclarons simplement ceci :
En ouvrant notre rubrique « Les maisons
neuves », notre seul but est d'être agréable à tous
les architectes, aux uns en préconisant leurs mé-
thodes ou en donnant un exposé de leurs talents,aux
autres en leur faisant connaître les nouveautés
artistiques ou industrielles mises en pratique par
leurs confrères ; tout ce que nous attendons d'eux,
c'est qu'ils nous confient les documents nécessaires
pour y arriver, et nous sommes à l'avance con-
vaincus que beaucoup se trouveront très heureux
de nous aider gratis pro Arte dans notre nouvelle
tâche. Pour la rédaction,
M. Darras,
Avant de commencer une installation
de chanftage, consultez les
SERVICES TECHNIQUES
pour éviter des déboires très graves.
Lucien JOUBIN
Lucien Joubin, architecte à Paris, a fondé son
cabinet en 1884, alors qu'il n'était âgé que de
20 ans, sans relations et sans fortune.
Très passionné pour toutes les questions écono-
miques, il s'est trouvé dès les premières années
recherché et apprécié par les propriétaires aux
petites -bourses désireux d'obtenir le plus grand
revenu de leurs modestes capitaux.
Après avoir construit plusieurs maisons ouvrières
dans le laborieux quartier de Belleville, et quoique,
à cette époque, le modernisme et Thygienisme
actuels n'existassent point,il a néanmoins réuni dans
ces immeubles tout le confort désirable; on peut
voir dans une de ces maisons, dont le plus fort
loyer est de 280 francs, un escalier ciré comme
dans nos plus jolies constructions modernes, les
murs en marbre et la façade extérieure, d'un style
Louis XIII tout à fait reposant à l'œil, agrémentée
de faïences aux couleurs vives et chatoyantes.
N° 71. — 5 Octobre 1906.
ARTS DE LA CONSTRUCTION
tion, des conditions ne peuvent comporter qu'une
offre ou une demande.
Et voilà comme subitement se dévoile l'esprit
intéressé de certaines âmes aux plis insondables!
Gomme cet habile homme sait joindre l'utile à
l'agréable! Mais aussi, comme il paraît bien ignorer
les règles fondamentales qui sont les bases de l'in-
dustrie du journalisme!
Si nous résumons sa pensée, nous arrivons à cette
prétention au moins extraordinaire : Faire faire par
l'auteur d'un projet l'éloge de son propre travail,
mettre à sa disposition nos rotatives pour porter au
delà des mers ce même éloge, embrigader des cli-
cheurs pour élever jusqu'aux nues les vues, plans,
coupes et façades conçus par cet artiste, et ensuite,
comme toute peine mérite salaire, en remerciement
du service à lui rendu par la propagation de son
œuvre, n'avoir plus qu'à le prier de passer à notre
caisse pour toucher le prix du travail, avantage
plus sensible à son cœur intéressé que la renommée
acquise par notre publication.
Ce renversement des rôles nous avait fait croire
que notre reporter avait mal compris la pensée de
son interlocuteur, mais la réflexion et les explica-
tions nous ont démontré qu'elle avait été suffisam-
ment exprimée pour ne laisser aucun doute, d'où
nous sommes obligés de conclure que la profession
d'architecte est bien peu rémunératrice, puisque,
après avoir fait construire une maison de plusieurs
centaines de mille francs, son autour doit encore
attendre après la rémunéiation d'un article pour
compléter son budget; et vraiment, si nous avions
moins de préoccupations, nous jetterions une larme
apitoyée sur le sort malheureux de cet infortuné
qui n écrit sans doute que sur du papier de la
Banque de France.
Pour conclure, nous déclarons simplement ceci :
En ouvrant notre rubrique « Les maisons
neuves », notre seul but est d'être agréable à tous
les architectes, aux uns en préconisant leurs mé-
thodes ou en donnant un exposé de leurs talents,aux
autres en leur faisant connaître les nouveautés
artistiques ou industrielles mises en pratique par
leurs confrères ; tout ce que nous attendons d'eux,
c'est qu'ils nous confient les documents nécessaires
pour y arriver, et nous sommes à l'avance con-
vaincus que beaucoup se trouveront très heureux
de nous aider gratis pro Arte dans notre nouvelle
tâche. Pour la rédaction,
M. Darras,
Avant de commencer une installation
de chanftage, consultez les
SERVICES TECHNIQUES
pour éviter des déboires très graves.
Lucien JOUBIN
Lucien Joubin, architecte à Paris, a fondé son
cabinet en 1884, alors qu'il n'était âgé que de
20 ans, sans relations et sans fortune.
Très passionné pour toutes les questions écono-
miques, il s'est trouvé dès les premières années
recherché et apprécié par les propriétaires aux
petites -bourses désireux d'obtenir le plus grand
revenu de leurs modestes capitaux.
Après avoir construit plusieurs maisons ouvrières
dans le laborieux quartier de Belleville, et quoique,
à cette époque, le modernisme et Thygienisme
actuels n'existassent point,il a néanmoins réuni dans
ces immeubles tout le confort désirable; on peut
voir dans une de ces maisons, dont le plus fort
loyer est de 280 francs, un escalier ciré comme
dans nos plus jolies constructions modernes, les
murs en marbre et la façade extérieure, d'un style
Louis XIII tout à fait reposant à l'œil, agrémentée
de faïences aux couleurs vives et chatoyantes.