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83

Les Electriciens

La dernière grève. — Ses conséquences.
Les promesses de l'avenir. — Moyens d"y parer.

La C. G. T. vient do l'aire, parler d'elle d'une
l'aoou plutôt désagréable et si maintenant ses adhé-
rents se mettent à faire la grève « par principe »
nous allons courir le risque d'en voir de drôles

Enhardis par une apparence de succès, ces mes-
sieurs proclament que ce n'était là qu'un commen-
cement et qu'ils sont tout prêts à recommencer
aussitôt que l'occasion se présentera — et même si
elle ne se présente pas

Ces incidents regrettables sont évidemment la
suite des discours enflammés des virulents utopistes
qui rêvent une société basée sur de vagues théories,
venues des régions éthérées où les Jaurès et autres
semblent habiter lorsqu'ils sont hommes politiques.

Tant que leur programme ne leur donnait que
l'occasion de l'aire de la rhétorique et de se livrer à
une savante phraséologie où la redondance des
mots remplaçait le sens des idées, tant qu'ils se
sont bornés à trouver dans leurs songes creux un
moyen de parader devant des masses que l'igno-
rance rendait facilement « éblouissables »,le danger
n'étaitpas bien grand et l'onpouvait avoir une certaine
admiration pour ces grands comédiens politiques.

Tant qu'on a pu croire qu'il ne s'agissait que
de rêves dont la réalisation pouvait être éternelle-
ment remise à des époques aussi lointaines que les
nuages qui les apportaient, on pouvait applaudir à
ces beaux discours qui faisaient entrevoir une
humanité parfaite et une société modèle.

Mais du jour où, sur les conseils des repus de la
fortune, des soutiens du prolétaire qui n'ont d'autre
occupation que de dire des choses qu'ils croient
belles, de ces députés ouvriers qui ne comprennent
pas les besoins réels de la vie parce qu'ils sont
toujours sûrs d'avoir le ventre plein; du jour où

des discours on veut passer aux actes, il y a un
danger auquel chacun doit parer selon les moyens
■ dont il dispose.

La dernière grève des électriciens doit être un
exemple, elle doit suggérer à l'esprit de tous ceux
que la chose publique intéresse, des moyens de
défense dans le cas où cette attaque se renouvellerait.

Gomme tous les socialistes (d'autre manière que
les Jaurès) nous ne saurions admettre que les deux
sources de notre fortune puissent vivre en désaccord.

Nous comprenons que lès deux forces capital et
travail se complètent et que l'une ne pourrait, sub-
sister sans le secours de l'autre. A l'entrepreneur
qui paye il faut des ouvriers qui travaillent, comme
aux ouvriers qui travaillent il faut un patron qui
les paye..

Si même on admettait une transformation sociale
mettant entre les mains de la classe ouvrière
l'ensemble des moyens de production, il se créerait
très rapidement une nouvelle bourgeoisie « prolé-
tarienne » d'ouvriers qui, par divers moyens,
s'imposerait à la masse des autres; il n'y aurait
plus de " patron

Ce pelé, ce galeux d'où vient tout le mal,
mais un ensemble de chefs, sous-chefs, contre-
maîtres et autres, dont la férule serait autrement
brutale que celle de M. le Directeur.

En privant Paris pendant 48 heures de la force
et de l'éclairage qui lui étaient nécessaires, la
poignée de braillards qui prétend se rendre maître
du pays tout entier, nous a montré qu'il fallait,
pour les remettre à la raison, chercher à se passer
de leurs trop aléatoires services.

Pour la force motrice et l'éclairage public, il y a
un problème assez difficile à résoudre, mais en ce
qui concerne la petite et la moyenne industrie et
l'éclairage privé, la chose se simplifie et par une
étude sérieuse do la question, on pourrait éviter de
devenir tributaire à la fois de concessionnaires
guidés parle seul intérêt du dividende à distribuer
et des ouvriers qui pourraient attendre devant
 
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