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131

LE CONGRÈS MIXTE DU BATIMENT

Les 28 février, 1er, 2 et 3 mars derniers, un
Congrès s'est tenu dans la salle des Agriculteurs de
France et ce Congrès offrait cette particularité
remarquable qu'il réunissait un nombre à peu près
égal de représentants de chambres syndicales
patronales et de délégués de syndicats ouvriers.

Dans les réunions qui se sont suivies avéc entrain
et même avec un désir très visible d'arriver à une
entente pour la défense des intérêts généraux du
bâtiment, nous n'avons pas entendu soulever de
cës vagues théories, qui n'ont d'autre but que de
nourrir aux dépens de la collectivité une catégorie
spéciale d'êtres dangereux, véritables énergumènes
convaincus que c'est dans le sang qu'ils cherchent
à faire répandre, qu'ils trouveront les ressources
pour continuer leur problématique existence.

Nous avons sous les yeux le compte rendu du
Congrès, où tous les desiderata, tous lès vœux qui
sont venus de tous les côtés et ont été formulés par
les hommes pratiques, cherchant à remédier aux
maux qui régnent sur l'industrie du bâtiment, toutes
les observations, tous les désirs des patrons et des
ouvriers, sont réunis en une brochure de 150 pages,
mise en vente au prix de fr. 1.50 par le Parti du
Travail, organe des groupes et syndicats profes-
sionnels du bâtiment.

C'est cette brochure que nous allons analyser, en
passant en revuè les travaux de chacune des com-
missions:

lre commission. Des rabais dans les adjudica-
tions des travaux. — Les questions à résoudre
étaient les suivantes :

1° Serait-il avantageux de voir se constituer
auprès des autorités adjudicatrices, des commis1-
sions ayant à déterminer les conditions dans les-
quelles se font les adjudications?

%° Comment devraient être Constituées ces com-
missions ?

M. Bertin expose d'abord une question dé prin-
cipe sur le maintien ou la suppression du système
des soumissions au rabais, lequel est eondamné par
la majorité des réponses parvenues au secrétariat
général et notammentpâr les rapports de MM. Kula,
Dussaux, Bernard.

M. Villemin, président de là Chambre si/ndia/ta
de la maçonnerie, est hostile à la suppression, pure
et simple, qui « supprimerait l'émulation et la con-
currence » et, par suite, « arrêterait le progrès,
l'essor de la civilisation et stériliserait toutes les
conquêtes de la science en mettant arrêt à l'habileté
professionnelle ». il n'est pas partisan d'une com-
mission spéciale qu'il jugé un rouage inutile et
voudrait que la responsabilité, en matière de tra-
vaux, soit rendue effective.

M. Baudoin, président de la Fédération du Nord-
Est, est du même avis, sauf en ce qui concerne la

commission qui surveillerait les procédés d'adjudi-
cation.

Le texte suivant, proposé par M. Villemin, est
adopté à l'unanimité :

l/â commission aurait pour mission :

1° De donner son avis sur la qualité des matériaux à
employer tels qu'ils sont prévus au devis descriptif ;

2° De donner avis sur la valeur de la main-d'œuvre dans
la ville ou la région où doivent s'exercer ces travaux ; cette
main-d'œuvre ainsi fixée, devant être payée, quoi qu'il
arrive, aux collaborateurs ouvriers;

3° De donner son avis sur la rédaction du cahier des
charges générales ou particulières applicables aux travaux;

4° De faire en sorte que toutes les pièces qui servent de
base à l'exécution du projet soient jointes aux cahiers des
charges et à ceux des clauses et conditions générales ou
particulières, de façon à former annexe au marché à inter-
venir

M. Bertin fait ajouter le paragraphe suivant qui
est aussi adopté :

5° La commission, sans s'immiscer dans la conduite des
travaux, pourra donner son avis sur leur exécution.

Une autre question devait attirer l'attention de
l'assemblée, c'est celle des marchés de gré à gré
concédés aux soumissionnaires ayant fait des
rabais, qui sont toujours suspectés de trouver dans
ces marchés la compensation aux pertes subies dans
les adjudications.

Le vœu suivant est voté à l'unanimité :
Que dans la mesure du possihle il ne soit pas conclu de
marchés de gré à gré avec les adjudicataires des travaux
ayant soumissionné avec rabais.

A. la séance du 1er mars delà même commission,
la série des prix est légèrement mise en cause par
M. Bertin qui dit :

« La série des prix, qu'elle soit imposée aux
entrepreneurs ou acceptée par eux, sert de base à
la mise en adjudication et c'est cette base qui sert à
fixer les devis estimatifs des travaux â adjuger, Par
conséquent, ne pouvant mettre èn doute la science
ou la probité des architectes ayant concouru aux
estimations, on ne peut comprendre que les
autorités adjudicatrices viennent dire aux soumis-
sionnaires : Nous n'avons pas tenu compte des
estimations faites par les hommes de l'art, nous,
omnipotents bureaucrates, décidons que ce qui a été
estimé 100 francs, n'en vaut que 70, à -moins que
cela ne vaille moins encore: »

M. Delepoullk, de, Lille, se demande pourquoi
les architectes, au lieu de traiter leurs marchés
adjudicataires sur des séries caduques, ne les trai-
teraient pas par espèces, ski,on les cours du jour, et
ce afin d'éviter des rabais immoraux.

M. le délégué de la S. C. préconise la série avec
sous-détàils, sur laquelle série le minimum ne
pourrait avoir de prise.

Il demande notamment :

1° Une série de prix irrédwiible pour certains travaux;

2" Une série dont les prix varieraient et seraient par con-
séquent sujets aux rabais ;

3° Des prix spéciaux en ce qui concerne la main-d'œuvre,
laquelle devrait être irréductible.

M. Bernard, membre du Conseil supiérieur du
travail, prononce un discours que sa longueur nous
 
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