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https://doi.org/10.11588/diglit.18750#0147
147
La Série 1907
A peine est-elle sortie des presses de l'impri-
merie que la nouvelle série donne lieu à des civi-
ques assez sévères, si l'on en juge par la lettre sui-
vante adressée à M. Guadet, président de la S. G.
« Monsieur le président,
» J'ai parcouru la Série de charpente qui vient
de paraître et j'ai été fort surpris de constater que
les promesses qui m'avaient été faites au sujet du
prix de l'heure des ouvriers charpentiers, étaient
restées lettre morte.
» Vous n'avez pas voulu tenir compte de l'accord
conclu entre les patrons et les ouvriers, donnant
comme raison que la Série n'enregistrait que les
faits acquis. Il me paraît bien difficile de soutenir
sérieusement pareil argument. Autant dire que
promesse écrite pour vente, location ou autre, n'a
aucune valeur. Je n'insiste pas.
» Mais avez-vous pensé, Monsieur le Président,
à la responsabilité qu'endossait de ce chef la Société
Centrale des Architectes; à côté de son rôle artis-
tique, n'en a-t elle pas un autrement important
dans la défense des intérêts qui lui sont confiés ?
» Ne tient-elle pas la balance entre ceux des pro-
priétaires dont les architectes sont les mandataires,
les entrepreneurs dont elle établit les prix sans les
consulter officiellement, et les ouvriers dont elle
enregistre les salaires?
» Or, no pas tenir compte des engagements pris,
c'est créer des difficultés sociales que nous faisons
tous nos efforts pour aplanir.
» Si une crise éclate, nous ne pourrons que nous
retourner vers vous pour vous en laisser toute la
responsabilité.
» Et lorsque le Président du Conseil nous fera
venir devant lui pour connaître les eauses du con-
flit, je ne crois pas que le Président de la Société
Centrale des Architectes Français ait le plus beau
rôle.
» En effet, quelle réponse faire à cette question
bien nette : Ouvriers et patrons sont d'accord par
écrit pour que le salaire des charpentiers soit élevé
à un franc (1 fr.) l'heure, à partir du l'11' juin, s'il
est porté à la nouvelle Série. Pourquoi ne pas
l'enregistrer, puisque les ouvriers et les patrons
vous en ont fait la déclaration ?
» Vous voyez, Monsieur le Président, dans quelle
situation vous mettez une partie de l'industrie du
bâtiment, et comme la Société Centrale s'éloigne de
la recherche de la paix sociale que nous devrions
tous désirer.
» Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assu-
rance de mes sentiments dévoués.
» Jean Borderel
» Président de la Chambre de charpente. »
Pour faire suite à la dure appréciation formulée
par M. Borderel (Jean), voici que d'autres récri-
minations s'élèvent contre le fameux Volume : ou
les 13 petits) dont nous avons eu déjà à nous
entretenir.
C'est d'abord la lettre suivante adressée par
M. Bicher à notre confrère Le Bâtiment.
« Monsieur le Directeur,
» Sans examen approfondi de la Série 1907,
nous sommes vraiment surpris de sa nouvelle
rédaction. On demande, en général, des simplifica-
tions, des prix sans grands détails pour restreindre
les mémoires qui, trop étendus, font dire aux clients:
« Comment, vous comptez les petits clous, les cro-
chets ! c'est une vraie note d'apothicaire ». Que
diront-ils maintenant, nous n'osons y songer, quand,
par exemple, pour une bande de zinc vous aurez
cinq ou six lignes de détail; pour un collier vous
aurez 6 prix à sortir !
» Pourquoi compter les plâtres de couverture en
légers, avec tous détails de tranchis ? Il était bien
plus simple de compter au métré comme précé-
demment. Il fallait 4 colonnes de chiffres. Il en
faudra 5 : un vrai tableau de classement.
» Et celte anomalie : le zinc de couverture payé
comme façon au poids, les bandes au métré II fau-
dra, à chaque bande, faire le calcul du poids et
sortir du prix C'était trop simple avant.
Nous avouons ne pas comprendre; on avait sup-
primé les crochets de gouttières et de tuyaux dans
le prix de façon au mètre, la division étant très
variable. On les a rétablis comme autrefois. Il fau-
dra faire le décompte, ajouter ou soustraire sur les
prix,
Que dirons-nous des renvois? Pour descente de
gravois : « Voir Maçonnerie ». Pour enlèvement de
gravois : « Voir Egoùts ». Trou tamponné : « Voir
Serrurerie », qui, elle, vous renvoie à la Maçon-
nerie où il n'y a pas de trou tamponné! Mitron et
mitre : « Voir Fumisterie ». Tranchée, série Gaz :
« Voir Plomberie » et à Plomberie : « Voyez Ter-
rasse ».
Il est plus qu'étonnant que les architectes eux-
mêmes et les vérificateurs acceptent des séries sem-
blables triplant, au bas mot, leur travail. Nous ne
voulons pas parler des entrepreneurs; ils acceptent
tout et toujours, jusqu'au moment où, après avoir
fait leurs travaux, ils devront rapporter de l'argent
au client.
Becevez, etc..
Pour la Section de couverture et plombe-
rie, Chambre syndicale des métreurs-
vérificateurs spécialistes.
Le Président.
Victor Bicher.
La Série 1907
A peine est-elle sortie des presses de l'impri-
merie que la nouvelle série donne lieu à des civi-
ques assez sévères, si l'on en juge par la lettre sui-
vante adressée à M. Guadet, président de la S. G.
« Monsieur le président,
» J'ai parcouru la Série de charpente qui vient
de paraître et j'ai été fort surpris de constater que
les promesses qui m'avaient été faites au sujet du
prix de l'heure des ouvriers charpentiers, étaient
restées lettre morte.
» Vous n'avez pas voulu tenir compte de l'accord
conclu entre les patrons et les ouvriers, donnant
comme raison que la Série n'enregistrait que les
faits acquis. Il me paraît bien difficile de soutenir
sérieusement pareil argument. Autant dire que
promesse écrite pour vente, location ou autre, n'a
aucune valeur. Je n'insiste pas.
» Mais avez-vous pensé, Monsieur le Président,
à la responsabilité qu'endossait de ce chef la Société
Centrale des Architectes; à côté de son rôle artis-
tique, n'en a-t elle pas un autrement important
dans la défense des intérêts qui lui sont confiés ?
» Ne tient-elle pas la balance entre ceux des pro-
priétaires dont les architectes sont les mandataires,
les entrepreneurs dont elle établit les prix sans les
consulter officiellement, et les ouvriers dont elle
enregistre les salaires?
» Or, no pas tenir compte des engagements pris,
c'est créer des difficultés sociales que nous faisons
tous nos efforts pour aplanir.
» Si une crise éclate, nous ne pourrons que nous
retourner vers vous pour vous en laisser toute la
responsabilité.
» Et lorsque le Président du Conseil nous fera
venir devant lui pour connaître les eauses du con-
flit, je ne crois pas que le Président de la Société
Centrale des Architectes Français ait le plus beau
rôle.
» En effet, quelle réponse faire à cette question
bien nette : Ouvriers et patrons sont d'accord par
écrit pour que le salaire des charpentiers soit élevé
à un franc (1 fr.) l'heure, à partir du l'11' juin, s'il
est porté à la nouvelle Série. Pourquoi ne pas
l'enregistrer, puisque les ouvriers et les patrons
vous en ont fait la déclaration ?
» Vous voyez, Monsieur le Président, dans quelle
situation vous mettez une partie de l'industrie du
bâtiment, et comme la Société Centrale s'éloigne de
la recherche de la paix sociale que nous devrions
tous désirer.
» Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assu-
rance de mes sentiments dévoués.
» Jean Borderel
» Président de la Chambre de charpente. »
Pour faire suite à la dure appréciation formulée
par M. Borderel (Jean), voici que d'autres récri-
minations s'élèvent contre le fameux Volume : ou
les 13 petits) dont nous avons eu déjà à nous
entretenir.
C'est d'abord la lettre suivante adressée par
M. Bicher à notre confrère Le Bâtiment.
« Monsieur le Directeur,
» Sans examen approfondi de la Série 1907,
nous sommes vraiment surpris de sa nouvelle
rédaction. On demande, en général, des simplifica-
tions, des prix sans grands détails pour restreindre
les mémoires qui, trop étendus, font dire aux clients:
« Comment, vous comptez les petits clous, les cro-
chets ! c'est une vraie note d'apothicaire ». Que
diront-ils maintenant, nous n'osons y songer, quand,
par exemple, pour une bande de zinc vous aurez
cinq ou six lignes de détail; pour un collier vous
aurez 6 prix à sortir !
» Pourquoi compter les plâtres de couverture en
légers, avec tous détails de tranchis ? Il était bien
plus simple de compter au métré comme précé-
demment. Il fallait 4 colonnes de chiffres. Il en
faudra 5 : un vrai tableau de classement.
» Et celte anomalie : le zinc de couverture payé
comme façon au poids, les bandes au métré II fau-
dra, à chaque bande, faire le calcul du poids et
sortir du prix C'était trop simple avant.
Nous avouons ne pas comprendre; on avait sup-
primé les crochets de gouttières et de tuyaux dans
le prix de façon au mètre, la division étant très
variable. On les a rétablis comme autrefois. Il fau-
dra faire le décompte, ajouter ou soustraire sur les
prix,
Que dirons-nous des renvois? Pour descente de
gravois : « Voir Maçonnerie ». Pour enlèvement de
gravois : « Voir Egoùts ». Trou tamponné : « Voir
Serrurerie », qui, elle, vous renvoie à la Maçon-
nerie où il n'y a pas de trou tamponné! Mitron et
mitre : « Voir Fumisterie ». Tranchée, série Gaz :
« Voir Plomberie » et à Plomberie : « Voyez Ter-
rasse ».
Il est plus qu'étonnant que les architectes eux-
mêmes et les vérificateurs acceptent des séries sem-
blables triplant, au bas mot, leur travail. Nous ne
voulons pas parler des entrepreneurs; ils acceptent
tout et toujours, jusqu'au moment où, après avoir
fait leurs travaux, ils devront rapporter de l'argent
au client.
Becevez, etc..
Pour la Section de couverture et plombe-
rie, Chambre syndicale des métreurs-
vérificateurs spécialistes.
Le Président.
Victor Bicher.